Non loin de Bélesta sur la route qui conduit au plateau de Sault, après le village du Cailhol-d'en-haut, un sentier mène au gouffre des corbeaux, une impressionnante faille à 850 m d'altitude.
Le vaste orifice ovale mesure environ 60m de diamètre et s'ouvre en plein bois, dans un cadre féérique.
Mais c'est aussi un abîme dont la profondeur atteint plus de 110 m, érodés par le vent et l’eau.
On dit que les habitants jetaient dans le trou des animaux morts, ce qui attiraient les corbeaux.
De nombreuses légendes circulent autour du gouffre des corbeaux …
On raconte que, il y a très longtemps, des habitants du secteur virent le sol s’ouvrir et des entrailles de la terre sortirent d’étranges bruits…
Autour de ce gouffre peu à peu l’herbe poussa, les hommes y allèrent alors avec leurs troupeaux.
Bien plus tard des bergers dirent avoir vu des géants menaçants et refusèrent de retourner en ces lieux….
Un chemin passait aussi par là, et des personnes affirmèrent être allés en ce chemin au crépuscule et avoir entendu des bruits de voix, vu des lumières mouvantes, et même être poursuivis par des nains.
Du coup tout le monde évita le chemin à la nuit tombante. On disait que les sorcières, avaient pris possession des lieux et y vivaient en toute liberté.
Plus tard le bruit courut que les sorcières perdaient leurs pouvoirs et disparaissaient pendant toute la journée de Noël, que le plateau de Sault était empli d’un trésor immense et que pendant la nuit de Noël la grotte d’entrée du gouffre s’ouvrait et que pendant les 12 coups de minuit chacun pouvait se servir d’or.
Angéline une jeune veuve, devait mendier dans les rues de Bélesta pour nourrir son jeune enfant. Un jour, elle entendit parler des sorcières et de leur trésor.
Elle tenta sa chance, attendant sans rien dire la nuit de Noël, prenant son enfant dans ses bras elle s’approcha en ce soir de Noël du gouffre des corbeaux. Un bruit métallique sortit du gouffre, de l’église de Bélesta parvient étouffé le 1er coup de minuit, la grotte d’accès au gouffre s’ouvrit, le trésor était devant elle.
Elle déposa l’enfant sur un tas d’or, et pleura, vaincue par l’émotion.
Mais d’un coup silence, le 12e coup retentit, la grotte d’accès se referma, Angéline n’eut pas le temps de réagir que déjà le gouffre engloutit trésor et enfant. Elle eut beau crier, supplier, pleurer, l’accès resta clos, elle était seule. Le jour arriva, Angéline resta toute la journée à attendre, et s’endormit de fatigue.
Quand elle s’éveilla elle était dans sa chambre, un pain était posé sur sa table, elle le mangea et retourna au gouffre des corbeaux, le soir elle s’endormit de nouveau et de nouveau s’éveilla dans sa chambre le lendemain, avec un nouveau pain..
Toute l’année, ses jours se passaient ainsi, elle ne pensait qu’à son fils. Noël revint, Angéline, bien éveillée attendit devant la grotte d’accès au gouffre des corbeaux…..
Le son métallique, le 1er coup de minuit parvint étouffé, la grotte s’ouvrit …
L’enfant était là qui lui souriait et lui tendait les bras ! Alors Angéline prit son enfant et s’enfuit, sans penser à d’autre trésor que son enfant.
A voir à proximité la fontaine intermittente de Fontestorbes.
(Avec « Il était une foix en Ariège »)