La femme sauvage du Vicdessos, encore appelée la folle du Vicdessos, la folle du Montcalm, la femme nue des Pyrénées, ou la nuda (la nue) est l’héroïne d’un fait divers historique survenu en Ariège en 1807-1808, entouré de mystère et qui a suscité nombre d’hypothèses et d’ouvrages documentaires ou littéraires.
Un peu d’Histoire…
En 1807, deux chasseurs sur les pentes du Montcalm, au fond de la vallée du Vicdessos en Ariège, aperçoivent une femme nue au milieu d’un groupe d’ours.
Elle est grande, mince, sa peau est très hâlée par le soleil et ses cheveux sont blonds.
Elle s’enfuit à une vitesse surprenante, les chasseurs ne parvenant pas à l’attraper. Mais après une longue traque, elle finit par être prise. Mais elle se débat énergiquement et insulte ses ravisseurs en français, ce qui est surprenant dans ce pays où on ne parle que l’occitan.
Emmenée au village de Suc, elle parvient à s’échapper.
L’enquête confiée aux gendarmes révèle que cette femme est connue et que certaines personnes l’ont aidée en lui donnant de la nourriture.
Reprise, elle est amenée à Foix.
Il s’avère, d’après les rares paroles qu’elle a prononcées, qu’elle est d’origine aristocratique, qu’elle et son mari ont fui la Révolution en gagnant l’Espagne.
Ils auraient tenté de revenir, auraient été attaqués dans la montagne par des bandits, qui auraient tué le mari et violé la femme, abandonnée nue.
La malheureuse aurait dans un premier temps trouvé refuge dans les montagnes de l’Est andorran.
Ce n’est qu’au printemps 1801, après la fonte des neiges, qu’elle décide de franchir le col pour se retrouver sans le savoir en France, dans la région du Vicdessos.
On ne sait comment elle a réussi à survivre.
Elle aurait été protégée par des ours, avec qui elle semblait vivre en bonne entente.
En attendant des instructions sur son identité qui ont été demandées à Paris, elle est enfermée dans un hospice, où les religieuses se plaignent de la voir se dépouiller de ses vêtements, et d’où elle réussit à s’enfuir. Elle est finalement enfermée à la prison du château de Foix et c’est là qu’elle se serait laissée mourir.
Un permis d’inhumer est délivré le 29 octobre 1808.
Mais il n’y a aucune trace de l’inhumation elle-même, ni de tombe.
L'ours, l'homme et la femme...
Le thème de la « femme sauvage », à partir de ce fait divers authentique attesté par le rapport du préfet et les témoignages contemporains, se rapproche d'autres cas similaires et a contribué aux multiples légendes d’hommes sauvages particulièrement répandues dans les Pyrénées et bien entendu au mythe de Jean de l'Ours, créature née de l’union d’un ours avec une femme, dans le droit fil d’une très ancienne et universelle croyance dans la parenté de l’ours et de l’homme, particulièrement dans la sexualité.