La faïence produite à Moustiers avait la réputation d’être « la plus fine du royaume » au temps de Louis XIV. Le musée de la Faïence de Moustiers-Sainte-Marie permet de découvrir cinq siècles de chefs d’œuvres grâce à une collection enrichie par la donation d’un mécène, Pierre Jourdan-Barry.
Plus de 300 pièces rarissimes et de grande qualité sont ainsi proposées, la production faïencière de Moustiers, toujours aussi vivace, permet la présentation de pièces contemporaines.
Le Musée de la Faïence expose les plus belles pièces de faïence du XVIIe siècle jusqu’à nos jours. La salle des terres vernissées présente des poteries historiques ainsi qu’un assortiment de pièces en terre telles que des tuiles vernissées, des canalisations.
Dans la salle de projection, un film retrace l’histoire de la faïence de Moustiers et présente les différentes étapes de fabrication, de la mise en forme à la décoration et la cuisson.
Moustiers-Sainte-Marie, terre de potiers... et de faïenciers
Comme dans de nombreux sites où l’argile et le bois abondent, la poterie est attestée à Moustiers dès le haut Moyen Âge. Ce sont d’abord les Clérissy, qui ont fait naître à la fin du XVIIe la production de faïence à Moustiers et à Marseille (Saint-Jean du désert).
La première pièce signée de Pierre Clérissy à Moustiers est datée de 1687. Ce dernier devint le plus célèbre de ces potiers de terre vernissée, en franchissant le cap qui menait à la faïence grâce à la présence à Moustiers en 1678 d’un religieux du couvent des Servites, Lazzaro Porri et au talent de peintres de Riez dont il sut s’attacher les services, François Viry et ses fils. La conjoncture économique de l’époque l’aida aussi. En effet, par suite de l’Edit somptuaire de 1689, répété en 1699 et en 1709, la France changea de goût, suivant l’exemple du Roi-Soleil qui fit fondre son service en or pour le remplacer par la faïence.
La faïence devint tellement à la mode, que les souverains européens voulurent aussi posséder de grandes manufactures. Le comte d’Aranda, à la demande du roi d’Espagne, fut chargé de recruter les meilleurs ouvriers du royaume de France, pour en fonder une aux alentours de Barcelone, Joseph Olérys et Edouard Roux, formés tous deux à Moustiers, y partirent en 1726 pour une dizaine d’années.
Puis vint la mode de la porcelaine, le dernier atelier de faïence fermant ses portes en 1874 et on ne produira plus de faïence à Moustiers pendant cinquante ans.
Vint l'heure de Marcel Provence...
Marcel Joannon, était un journaliste, écrivain, historien, ethnologue et surtout un amoureux de la Provence dont il prit le nom. En 1928, il relance l’activité faïencière avec l’aide de quelques amis. Parallèlement, il fonde l’Académie de Moustiers, chargée de l’étude des faïences et du folklore de Moustiers, puis, le 15 septembre 1929, le Musée de la faïence. Ces faïences étaient décorées « façon Moustiers », très souvent d’un oiseau qui devint très rapidement symbole de la faïence de Moustiers.
Improductif, l’atelier de faïence de Marcel Provence ferma ses portes en 1937, mais il continua à s’occuper activement du Musée et de l’Académie. Lorsque Simone Garnier, l’une de ses premières décoratrices vint installer un atelier en 1943, il en cofinança l’achat avec le sentiment que son œuvre allait perdurer.
Aujourd’hui, il existe une dizaine d’ateliers de faïence à Moustiers-Sainte-Marie et six d’entre eux forme l’Union des Faïenciers de Moustiers-Sainte-Marie.
Lors de votre visite au Musée de la Faïence, vous visiterez le grand salon bleu. Cette salle reprend essentiellement les faïences à décor bleu qui proviennent des deux anciennes entreprises qui ont dominé les débuts de la production, à savoir Clérissy et Olérys. Le lustre, quant à lui, daterait de 1900. Il est en verre de Murano transparent avec des paillettes d'or pur.
Musée de la Faïence
Rue du Seigneur de la Clue,
04360 Moustiers-Sainte-Marie
Tél. : 04 92 74 61 64
https://www.moustiers.fr/fr/patrimoine-culturel/musee-faience
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