Barcelonnette est une sous-préfecture du département des Alpes-de-Haute-Provence.
Commune de montagne, entièrement située à plus de 1100 mètres d'altitude, elle est la plus grande commune de la vallée de l'Ubaye, dont elle forme le centre administratif, commercial et urbain.
Retour du Mexique
La curiosité de la ville et de la Vallée de l'Ubaye est le nombre important de constructions, de villas ou de grosses maisons édifiés par des habitants qui s'étaient exilés au Mexique pour y faire fortune .
Les villas mexicaines de la vallée de l'Ubaye ont été construites par des émigrés de Jausiers et Barcelonnette ayant fait fortune au Mexique au XIXe siècle et au début du XXe siècle.
Le mouvement fut lancé par Jacques Arnaud qui, parti de Jausiers, émigra en Louisiane en 1805.
Intégré à la communauté acadienne, il épousa Marie Lalonde et fut bientôt rejoint par ses frères et trois de ses anciens employés tisserands.
Avec eux il fonde Arnaudville.
En 1821, ils déménagent tous au Mexique, où ils fondent le magasin El Cajon de Ropa de Las Sietes Puertas.
Les anciens employés, fortune faite, reviennent au pays, en 1845. Leur réussite incite de nombreux jeunes hommes à rejoindre les frères Arnaud.
Certains eurent des réussites spectaculaires dans le textile et la banque.
Revenus dans la vallée de l'Ubaye, entre 1880 et 1930, ils se firent construire une cinquantaine de somptueuses villas entourées de parcs et jardins à Barcelonnette et Jausiers.
Construites aux abords du village, en habitat dispersé, les villas sont maintenant entourées par les maisons des nouveaux quartiers qui se sont développés depuis.
A Barcelonnette… un patrimoine très intéressant
A Barcelonette, il faut voir notamment la villa Bleue, construite pour Camille Jean, fondateur du magasin la Francia Maritima et achevée en 1931. De style art déco, elle est l'œuvre collective de l'architecte Joseph Hiriart, Georges Tribout, Georges Beau, du maître verrier Jacques Grüber et du ferronnier Schwartz
Pendant tout l'été, les terrasses de la place Manuel qui incitent à faire la pause, au son des concerts du kiosque, le parc de la Sapinière qui s'illumine et vit au rythme du festival de jazz en juillet et des fêtes latino-mexicaines en août.
Le patrimoine de Barcelonnette est aussi intéressant par son église paroissiale Saint-Pierre-ès-Liens construite au Moyen Âge, mais détruite par le grand incendie de 1628. Reconstruite, trop vite, en 1634-1638, puis rebâtie en 1643-1644 elle est à nouveau démolie, en 1926-1927, pour laisser la place à l’église actuelle, commencée en 1923. Son clocher qui date de la reconstruction du XVIIie siècle est augmenté en 1653 d’un étage pour loger les cloches. Il est orné de baies géminées, de pyramidions et de gargouilles, et surmonté en 1860 d’un campanile en fer forgé portant une statue de Vierge en métal doré.
A voir aussi l’Église Saint-Pons et ses deux porches tous les deux abondamment illustrés.
L’église est décorée d’un tableau de saint Sébastien (XVIIe siècle), d’un saint Pons et la Sainte Famille, classé.
La chaire, classée, est ornée de nombreux personnages.
L’autel et le retable Saint-Joseph sont également classés.
Les vitraux sont contemporains de la dernière construction. Vifs et colorés, ils représentent le Christ et sa mère (chœur), et les saints, dont saint Jean de Matha dans la nef.
La tour Cardinalis ou « tour de l'horloge », haute de quarante-deux mètres, est un des plus beaux clochers du département. « Tour carrée, construite en 1316 selon la DRAC (ou après 1378 d'après Luc Thévenon car un acte signale que le terrain de la tour est nu à cette date), ouverte de baies géminées, surmontée d’une pyramide de tuf, encadrée de quatre pyramidions. Elle est construite comme clocher du couvent des Dominicains. »
Le couvent a été bâti grâce à un legs d'Hugues de Saint-Cher, fait cardinal en 1244 avant le Ier concile de Lyon, mort en 1263, avec l'appui de Raimond III de Medullion (ou Raimond de Mevolhon), archevêque d'Embrun, qui étaient tous les deux Dominicains.
En très mauvais état après les guerres du début du XVIIe siècle, elle est rapidement reconstruite. Le parement de pierres de taille de la partie inférieure date du XIXe. Des gargouilles ornent ses angles. Elle est classée monument historique.
Plusieurs tombes du cimetière méritent aussi le détour pour leur décor remarquable.
Le musée de la Vallée expose en différentes salles les objets qui ont marqué la vie des habitants de la vallée. Objets usuels, objets rapportés du Mexique ou objets religieux, il abrite entre autres l’autel et le retable de la chapelle Saint-Maurice, détruite pour la construction de la mairie en 1934, avec les portraits des douze apôtres, datant du xviie siècle et classés.
La ville est aussi remarquable pour ses cadrans solaires dont les plus anciens se voient sur la maison Paul Reynaud, un cadran de 1739, avec la légende « ora ne te fallat hora », (en latin : prie pour que l’heure ne te surprenne pas », rue Honorat, un cadran de 1752.
Parmi les plus récents, on peut noter un cadran très complexe, de 1991, rue Jules-Béraud, un cadran sur la façade du collège, avec la légende « Je suis à l’heure... et toi ? ».
Et aussi…
Parmi les Hommes célèbres nés à Barcelonnette, il faut citer Paul Reynaud (1878 – 1966) homme politique très connu, tour à tour Conseiller Général, Député, puis Ministre dans plusieurs cabinets, qui fût nommé Président du Conseil en 1940.
Barcelonnette est dotée d'un consulat honoraire du Mexique et jumelée avec Valle de Bravo (Mexique) depuis 2005.
https://www.barcelonnette.com/