L'accident de Jean Mermoz

Le 23 août 1930  Jean Mermoz est à Paris pour se marier civilement à Gilberte Chazottes qu’il a connu en Argentine. 

Le mariage religieux est célébré  le 25 août à l’église Saint-François Xavier.

De retour à Toulouse, Mermoz peut commencer les essais du Laté 28-8, avec Jean Gonord, nouveau pilote d’essai de la Société Industrielle des Avions Latécoère. 

Le Laté 28-8 est une variante à très grande autonomie du Laté 28, munie d’une aile immense et d’un empennage agrandi, qui devait s’attaquer aux records de distance et de durée.

Le 30 août 1930 Jean Mermoz décolle au-dessus de Capens au sud de Toulouse… c'est l'accident.

 

Du vécu…

Dans une  lettre du 4 septembre à sa mère Jean Mermoz lui relate l’accident.

«  A 1000 mètres, alors que je descendais de 5000 mètres, où j’étais monté chargé à 6000 Kg, j’étais en train de faire une base de vitesse de trois minutes, j’ai senti le fuselage se tordre et se désarticuler.

J’ai voulu ouvrir la porte de côté pour me jeter en parachute mais impossible : l’avion s’abattant en vrille à mort et les ferrures déformées m’empêchaient d’aboutir. Je me suis alors lancé dans la trappe ouverte au-dessus de ma tête, mais je ne pus y passer à cause de mes épaules et la tête dehors, je vis l’aile gauche se détacher.  Le réservoir de 1200 litres d’essence s’entrouvrît derrière moi, m’inonda d’essence puis le tout se déchiqueta et je fus l’un des débris que libéra l’avion littéralement pulvérisé comme s’il avait reçu un obus de plein fouet. 

J’ai fait environ cent cinquante à deux cents mètres de chute libre avant que le parachute soit ouvert, et puis, je me suis senti accroché subitement dans le vide avec une violente secousse. 

J’ai levé les yeux et j’ai vu des morceaux de l’appareil s’abattre sur mon parachute et y faire de nombreuses déchirures. 

L’un d’eux enleva un morceau de 1 m 50 et ma vitesse de chute s’accéléra. 

La queue de l’Avion passa à 50 mètres de moi. 

Le contact avec le sol fut rude. 

Je me suis reçu sur les jambes mais la secousse me casse en deux. »

Jean Mermoz, étourdi par sa chute, fut recueilli et transporté en voiture à la clinique du Languedoc à Toulouse.

En septembre 2016, la communauté de communes Garonne Louge (Capens, Longages, Mauzac, Noé), baptisait le gymnase du collège Nelson Mandela

 « Jean Mermoz », en souvenir de l'accident du Laté 28-8 au lieu-dit « La Girouette » au-dessus de la commune de Capens

 


Pour aller plus loin...

Mes vols

Publié pour la première fois en 1937, quelques mois seulement après la disparition de Jean Mermoz dans l'Atlantique Sud, ce livre constitue l'ultime trace laissée par le grand aviateur. Il y relate ses débuts, quand seule la force de sa passion le faisait tenir face aux difficultés, puis chacun des grands moments d'une carrière remplie d'exploits.
Figure majeure de la France des années 1930, considéré comme un héros par beaucoup et admiré par tous pour sa droiture et ses engagements multiples, l'«Archange» plongea, par sa mort, une grande partie du pays dans la désolation. Les hommages publiés après sa disparition (par Mauriac, Saint-Exupéry, Guillaumet...), retranscrits dans la seconde partie du livre, permettent au lecteur d'aujourd'hui de mieux percevoir la dimension extraordinaire du destin de Mermoz.

Jean Mermoz (1901-1936) est toujours considéré comme l'un des plus grands aviateurs de son temps, figue légendaire de l'Aéropostale. En 1929, il ouvra la ligne des Andes avec Guillaumet. L'année suivante, il réalise la première liaison entièrement aérienne entre la France et l'Amérique du Sud. Son avion, la Croix du Sud, disparaît en mer le 7 décembre 1936.
Défricheur du ciel

Depuis 1955, les lettres de Jean Mermoz reposent dans le caveau de sa mère, à Mainbressy, dans l'Aisne. Toutefois, Christian Melchior-Bonnet, l'exécuteur testamentaire de cette dernière eut la sagesse de faire photographier ou recopier ces courriers : un précieux témoignage direct, émouvant et simple, amusant ou tragique, qu'il a conservé pendant plus de trente ans. Cette correspondance restitue à sa façon le caractère entier de Mermoz : sa naïveté touchante, sa formidable détermination, son courage qui surprenait même d'anciens pilotes de guerre, son amour filial, ses élans, ses espoirs mais également sa colère et ses désillusions. Ces lettres (à sa mère, à ses grands-parents, à Guillaumet, à ses amis) révèlent l'évolution et la maturation d'un homme qui aimait son métier, en acceptait les risques et lui sacrifia sa vie.Le livre inclut 5 chapitres, autant d'époques dans la vie de Mermoz, précédés chacun d'un texte biographique replaçant les lettres dans leur contexte.
Mermoz. Illustrations de Roger Brard. Mes vols : Préface du colonel de La Rocque

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