L'Hôtel d'Assézat, magnifique écrin de la Fondation Bemberg

L'hôtel d'Assézat est un hôtel particulier construit en 1555-1557 sur les plans de Nicolas Bachelier, le plus grand architecte Toulousain de la Renaissance, puis terminé entre 1560 et 1562 par son fils, Dominique Bachelier. 

Le portail d'entrée monumental cache une cour intérieure, rénovée en 1993, où apparaissent les façades classiques de l'hôtel qui abrite le musée de la Fondation Bemberg et ses collections d'art, notamment de peinture, du XVe au début du XXe siècle. 

Il est classé monument historique depuis 1914.

On doit ce magnifique hôtel particulier à un riche marchand, Pierre d'Assézat qui fit fortune grâce au commerce du pastel au XVIe siècle et fut Capitoul en 1552 et 1562. 

Si la cour est en briques le décor est en pierre créant ainsi un effet esthétique. 

Des deux côtés de la cour, une élévation à trois niveaux superposant les trois ordres classiques - ordre ionique, ordre dorique, ordre corinthie - reprend la hiérarchie des ordres établie par le traité de Serlio. 

L'imposante tour d'escalier située à l'angle s'élève suffisamment haut pour être visible au loin. 

Avec la loggia, on retrouve tous les éléments qui composent un hôtel particulier de l'époque Renaissance.

Il s'agit d'une des premières manifestations du classicisme français, avec le château de Caumont également construit par Nicolas Bachelier en 1535, et la Cour Carrée du Louvre construite par Pierre Lescot à partir de 1546.

L'essentiel de l'hôtel semble avoir été terminé dès 1562, car tous les éléments constitutifs visibles aujourd'hui s'y trouvaient déjà à cette date.

 

Pierre d'Assézat, une vie mouvementée…

Pierre d'Assézat ne put profiter qu'épisodiquement de son hôtel. Converti au calvinisme, probablement vers la fin de la décennie 1550, il fut chassé de la ville et dépossédé de son hôtel en 1562 après le coup de force manqué des Capitouls de l'année - dont il faisait partie - tous protestants, visant à faire basculer Toulouse dans le camp des huguenots. 

Lors de ces années de troubles il paraît avoir vécu par intermittence à Toulouse pour s'occuper de ses affaires, tantôt réhabilité dans ses honneurs et ses droits, tantôt spolié et à nouveau obligé de fuir. Finançant sans compter le prince de Condé, champion des protestants, il finit cependant en 1572 par abjurer la religion réformée et par prêter serment de fidélité au Roi. Il mourut en 1581 dans son hôtel qui resta la propriété de la famille Assézat jusqu'en 1761.

Théodore Ozenne, qui acheta ce bâtiment au dix-neuvième siècle, le légua bientôt à la Ville afin qu'elle y accueille les sociétés savantes, dont la plus ancienne société littéraire d'Europe, l’Académie des Jeux Floraux. 

C'est toujours l'une de ses vocations aujourd'hui. À partir de 1980, la ville commença la restauration des bâtiments anciens ainsi que la construction d'une extension moderne.

 

La fondation Bemberg

La Fondation Bemberg est aujourd'hui le fleuron de l'Hôtel d'Assézat.

En 1994, Georges Bemberg, riche amateur d'art Argentin, prête pour 99 ans à la municipalité la sperbe collection qu'il a réunie - 1 100 œuvres réparties entre tableaux, sculptures et objets d'art afin de la rendre accessible au public.

Parmi les objets exposés, la peinture et le dessin occupent une place privilégiée, avec par exemple un ensemble unique de plus de trente toiles de Pierre Bonnard et des œuvres de grands peintres des différentes écoles européennes de peinture, du XVe au XXe siècle : Canaletto, Tiepolo, Francois Boucher, Cranach l'Ancien, Titien, Véronèse, Tintoret, Antoine van Dyck, Claude Monet, Henri de Toulouse-Lautrec, Edgar Degas, Paul Gauguin, Paul Cézanne, Henri Matisse, Pablo Picasso, Georges Braque, Amedeo Modigliani...

 

Hôtel d’Assézat

Place d'Assezat,

31000 Toulouse

Tél. : 05 61 12 06 89

 

https://www.toulouse-tourisme.com/hotel-d-assezat/toulouse/pcumid031v5015wt

 

 

 


Pour aller plus loin...

L'Hôtel d'Assézat

L'hotel d'assezat

Du château de la belle au bois dormant à l'hôtel d'Assézat et de Clémence Isaure - Discours de réception suivi de la réponse de M. Jules Pigasse et d'un éloge de Clémence Isaure

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