Le cimetière au village dans l'Europe médiévale et moderne: Actes des XXXVes Journées internationales d'histoire de l'abbaye de Flaran
Nourrie d’approches diverses, de la philosophie à l’anthropologie sociale en passant par la paléodémographie ou l’archéologie, l’analyse des vestiges funéraires du passé offre un regard original sur les sociétés anciennes, en écho avec les questionnements actuels. En effet, autour du cimetière, se construisent des identités religieuses, politiques, sociales, qu’il donne à voir dans ses formes spatiales, dans son organisation monumentale, dans sa conformité avec les normes édictées par les autorités ou les communautés qui le gèrent et le contrôlent. Cet ouvrage fait le bilan des avancées de l’historiographie sur cette question, en se centrant sur le cimetière rural ; jusqu’alors, ce dernier avait été quelque peu délaissé notamment par les historiens modernistes, amenés à déplacer leur regard des cimetières urbains, bien étudiés, vers ceux de la campagne, aux contraintes et enjeux souvent différents. Articulées à plusieurs échelles, de celle globale de l’Europe aux cas régionaux, tant en France (Bretagne, Poitou, Aquitaine, Midi de la France) qu’à l’étranger (Bohème, Angleterre, Genevois, Castille et Catalogne), les contributions mettent à l’épreuve certains modèles théoriques, les amendant et les nuançant. De même, en considérant la société rurale à la fois dans son ensemble et dans ses composantes particulières, religieuses (catholiques, protestantes, juives) ou sociales (enfants, condamnés à mort, exclus de toute nature), et en portant une attention particulière à des circonstances spécifiques de mortalité de masse (épidémies, guerres), ces études transdisciplinaires offrent une vision plus riche et plus fondée des sociétés européennes anciennes, sur lesquelles se construit la nôtre.