Le Musée Labit, du nom de son créateur, est cette vaste demeure d'allure mauresque au bord du Canal du Midi, dans le quartier du Pont des Demoiselles.
Le Musée présente des objets venus du monte entier, collectionné par son fondateur.
Saga familiale...
Ce qui est moins connu est que Georges Labit aura été l'inventeur des grands magasins dans la ville rose.
Face au square du Capitole le grand immeuble qui abrite aujourd'hui Zara, après avoir été Virgin, Marks et Spencer ou Monoprix, fût jadis Le Magasin Universel créé par le même Georges Labit.
La saga de la famille Labit débute dans un bazar de la rue Saint-Rome.
Rapidement, le sens des affaires du père de famille lui permet d'ouvrir un nouveau magasin, nettement plus vaste, à l'angle des rues Lafayette et Alsace-Lorraine, La Maison Universelle, ce grand magasin qui devint en quelques années le commerce le plus fréquenté de la ville.
On y trouve de tout.
Quand Georges naît en 1862, il est déjà un des hommes les plus riches de Toulouse.
Il vit une jeunesse dorée et dissolue quand son père le charge d'une mission de prospection commerciale.
Désormais, Georges parcourra le monde pour ramener au Magasin Universel des produits de tous les pays.
Une mort bien mustérieuse
En quelques années, il écume l'Europe, la Laponie, l'Afrique du Nord, la Chine, le Japon.
En plus des produits pour le magasin familial, il ramène des centaines de témoignages et d'objets des peuples qu'il visite.
Devenu un notable toulousain, il est en 1894 le représentant de la ville de Toulouse aux funérailles du Tsar de Russie, Alexandre III.
En 1893, il inaugure un musée, financé par son père.
L'endroit est dédié aux nombreux objets ramenés de ses voyages.
En 1899, à 37 ans, Georges Labit meurt dans des circonstances qui ne seront jamais élucidées.
La rumeur populaire ne s'embarrasse pas de délicatesse et en février 1899, à Toulouse, pour expliquer sa mort, on murmure qu'une maîtresse éconduite l'a émasculé.
Vrai ou faux ?
Nul ne saura jamais.
Ce qui est sûr est qu'il devait se marier quelques jours plus tard.
Après son enterrement, son père s'oppose à toute enquête.
Aucune autorité officielle n'insistera pour tirer au clair les circonstances du décès. Une autre thèse circule en ville : elle affirme que Labit a été terrassé à l'angle de la rue Bayard d'un coup de flèche empoisonnée !
L'auteur du meurtre, prétendent des proches de la famille, serait un certain Georges Sicard, frère d'une maîtresse abandonnée.
Une vendetta familiale sur fond de romance qui n'a jamais trouvé une quelconque confirmation.
Mais, une chose est sûre, tout au long de sa courte existence, Georges a entretenu des rapports particulièrement conflictuels avec son père.
Faut-il y voir un lien avec sa disparition ?
Nul ne le sait.
Un Musée très original
Dès 1893, les Toulousains peuvent admirer dans le Musée les objets exotiques collectés par Labit, mais également des collections régionales.
Après le décès de son fondateur, l'endroit connaîtra une lente désaffection.
Il est légué à la ville en 1921 et retrouve une nouvelle jeunesse avec l'arrivée à sa direction du docteur Sallet en 1934.
Réaménagé et modernisé, il est dédié à l'Orient.
Une vocation qui perdure encore aujourd'hui, avec l'apport de nombreux achats et dons.
Musée Georges Labit
17 Rue du Japon,
31400 Toulouse
Tél. : 05 61 14 65 50
musee.georges-labit@mairie-toulouse.fr