Le Pont du Coq, coudé est , une très curieuse construction. Au début du XVIIIe siècle, le pont médiéval antérieur a été détruit par une crue de la rivière Levenza.
Il a été reconstruit en 1710 par des maçons, du nom de Cometto, père et fils, originaires de Lugano.
Le pont ainsi reconstruit est celui que nous voyons encore aujourd’hui.
Il se compose d'une grande arche en plein cintre au-dessus de la Levenza avec un diamètre important de 14,20 m pour faire face aux crues.
En rive droite, une rampe sur arcades relie la route actuelle (RD 43) et le pont, en franchissant les prés inondables à un angle de 110°. En revanche, la rive gauche est simplement raccordée par une prolongation de la chaussée.
La chaussée présente une surlargeur dans l'angle de jonction entre le pont et la rampe nord pour faciliter la rotation des charrettes attelées.
L'ouvrage est construit en maçonnerie de moellons jointoyés et la chaussée est couverte d'une calade en galets, typique de la région. En outre, des parapets maçonnés ont été ajoutés a posteriori pour encadrer la chaussée.
Sa longueur totale est de 64 mètres, la chaussée mesure 2,60 mètres de large et l’arche principale enjambe la rivière sur 14 mètres.
Il a été réparé en 1837, 1843, 1906 à la suite d'inondations.
Les légendes associées au Pont du Coq à La Brigue
L'une des légendes les plus populaires raconte qu'autrefois, le village de La Brigue était attaqué régulièrement par des bandits descendant des montagnes. Les habitants décidèrent alors de construire un pont pour faciliter leur fuite en cas d'attaque.
Mais, n’ayant pas assez de pierres pour le construire, et le pont était sur le point d'être abandonné. Un matin, un coq est apparu devant le chantier et a commencé à gratter le sol avec ses pattes. Les villageois prenant cela comme un signe ont fouillé l'endroit où le coq avait gratté, et ont trouvé une grande quantité de pierres qui ont été utilisées pour terminer la construction du pont. Depuis ce jour, le coq est devenu le symbole du pont, en reconnaissance pour son aide.
Une seconde légende raconte qu'un dragon vivait autrefois sous le pont et terrorisait les habitants de La Brigue. Ceux-ci ont demandé l'aide d'un chevalier courageux pour vaincre le dragon. Le chevalier a réussi à le tuer en le poignardant dans le ventre avec son épée. Depuis ce jour, le Pont du Coq est considéré comme un endroit où la force et le courage sont récompensés.
Enfin, selon une troisième légende, le Pont du Coq était autrefois hanté par l'esprit d'une jeune fille qui s'était noyée dans la rivière. Les villageois ont organisé une cérémonie pour apaiser son esprit, au cours de laquelle un coq a été sacrifié. Depuis ce jour, le pont est considéré comme un lieu de purification et de réconciliation.
Autre légende, le maçon chargé de la construction du pont était désespéré de ne pas trouver une solution pour cet ouvrage compliqué. Le diable lui apparut alors et lui proposa un pacte. : s’il parvenait à construire le pont avant le lever du jour, le maçon devrait lui donner son âme. En fin de nuit, avant que le diable achève l’ouvrage, la mère du maçon alluma une torche dans son poulailler pour faire chanter le coq.
Le diable s’enfuit et le maçon, dont l’âme fut sauvée termina son ouvrage.
Pont du Coq
Route de Morignole,
06430 La Brigue
https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/pont-du-coq-a-la-brigue/80588