Bienvenue à l’abbaye de Blauvac, la plus grande productrice d’hosties en France

Située près d’Avignon, en Provence, l’abbaye Notre-Dame de Bon Secours de Blauvac a été fondée en 1991, mais l’histoire de ce monastère remonte jusqu'à la Révolution française ! Au nombre de dix-sept, les trappistines actuellement sur place sont connues pour être les plus grandes productrices d’hosties en France (en plus de leurs 7 offices quotidiens et de leur production monastique bien sûr !).

 

Suisse puis Russie puis Lyon puis Maubec et enfin Blauvac : des sœurs globe-trotteuses !

C’est en pleine Révolution française que tout commence pour la communauté de Blauvac (contexte difficile !). En 1790, l'Assemblée Constituante va en effet jusqu’à interdire les vœux religieux, juste avant de déclarer la quasi-totalité du patrimoine monastique en bien national avant de les vendre.

Dom Augustin de Lestrange, un cistercien charismatique de l’abbaye de la Trappe de Soligny, invite alors toute sa communauté à se réfugier en Suisse, territoire neutre.

Mais l’esprit révolutionnaire se répand comme une trainée de poudre… Ils fuient alors en Russie, avec ce que l’on peut imaginer de complications liées au trajet, au froid etc…

Cependant, dès 1815, grâce à la chute de Napoléon et à l’arrivée du roi Louis XVIII, c’est le grand retour en France pour quelques moniales. Leur premier point de chute se situe dans les faubourgs de Lyon, à Vaise, où elles fondent la communauté de Notre-Dame du Bon Secours.

Pour des sœurs contemplatives, pas facile de se trouver au cœur d’une ville si animée ! Elles y restent donc quelques années seulement, puis c’est parti, direction Maubec le 24 août 1834, un petit village provençal...

La communauté s’élargit alors rapidement, ce qui nécessite des travaux d’envergure pour construire un nouveau monastère. Il devient alors nécessaire pour les moniales de Maubec de développer leurs activités pour financer ce projet ! Pour la petite anecdote, les sœurs ont même créé en 1847 une maison de formation scolaire et professionnelle : la « maison Saint-Joseph », pour des jeunes filles de 6 à 18 ans.

Etonnant pour des moniales contemplatives, dont la vocation est plutôt de prier que d’enseigner ! Mais surtout, les sœurs se mettent à l'artisanat monastique : production du « Quina » (un vin fortifiant), travail de la soie, fabrication de nougats etc…

Mais malgré la construction du nouveau monastère, les sœurs commencent vraiment à être à l’étroit à Maubec… car on compte 153 moniales sur place en 1860 ! La solution ? Essaimer à Toulouse, à l’abbaye de Bonneval ou encore à l’abbaye de Chambarand !

Hélas, cet âge d’or connaît un déclin à la fin du XXe siècle, car les vocations se font de plus en plus rares… C’est pour ça qu’en 1991, la communauté de Maubec décide de déménager à Blauvac, l’abbaye où vit encore la communauté aujourd’hui !

 

 

Aujourd’hui, un petit coin de paradis : calme et repos assurés !

« Ora et labora », prière et travail, voilà la fameuse règle de Saint Benoît que les 17 trappistines de l’abbaye de Blauvac s’efforcent aujourd’hui de vivre au quotidien. Ainsi, leur journée est rythmée par 7 offices (dont le premier à 4h30 !) et par le travail manuel qui permet de subvenir à leurs besoins. Elles produisent donc tout un tas de bons produits monastiques : des guimauves à la lavande, des financiers au chocolat, des meringues, ainsi que du thé vert fruits des bois  !

Si vous avez l’occasion de jeter un œil juste au-dessus de la clôture, vous apercevrez peut-être les bâtiments, construits par un Belge un peu extravagant…

Coup de chance (vous comprendrez très vite sur place) : le style architectural était déjà très proche du style monastique ! Donc à leur arrivée en 1991, même pas besoin de tout reconstruire !

 

Les sœurs font des étincelles (et des hosties) !

En dehors des charges d’entretiens propres à toute communauté, comme l’hôtellerie, le  magasin, le ménage ou encore les sessions d’entraide, les moniales de Blauvac se dédient à la fabrication d’hosties. En fait, cela constitue aujourd’hui leur principale activité : c’est d’ailleurs l’abbaye de Blauvac qui est le premier producteur d’hostie en France !

Cette fabrique fonctionne donc à plein régime pour la petite communauté : elles y travaillent 5 heures par jour depuis le 30 mai 1909. Quel que soit leur âge, allant de 32 à 93 ans, elles mettent les mains à la pâte ! Si vous vous baladez sur place, peut-être aurez-vous l’occasion d’apercevoir une sœur « ancienne » en train de trier des hosties à l’accueil…

Il faut aussi savoir que les sœurs font des hosties de toutes sortes : blanches ou dorées, standard ou sur mesure pour les ostensoirs.

Et tout est fait 100% à la main, que ce soit la préparation de la pâte, la cuisson, la découpe, et même le collage des étiquettes, réservé aux sœurs « anciennes »…

Pareil pour la recette, rien de plus simple et efficace : juste de l’eau et de la farine du terroir !

 

Ah oui, et petite anecdote pour la fin ! L’abbaye de Blauvac se trouve non loin du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. C’est pour cette raison que depuis plus d’un siècle, les pèlerins viennent se désaltérer à la fontaine Saint-Jacques, située dans l’enceinte de l’abbaye ! Ils peuvent même y rester pour une nuit dans l’hôtellerie, et venir prier dans la chapelle.

 

 

Abbaye Notre-Dame de Bon Secours de Blauvac

994 route de Saint Estève,

84570 Blauvac

https://abbaye-blauvac.com/

 

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