Le château de la Mercerie, situé dans la commune de Magnac-Lavalette-Villars, est surnommé le Versailles charentais.
Joyau de la Charente, le château est unique grâce à son patrimoine exceptionnel. Il est le seul château construit au XXe siècle, possédant la plus longue façade de France de 220 m de long de style néo-classique (classée au Guinness Book des records).
Construit sur le flanc du Puy de Magnac, butte-témoin sur la ligne de partage des eaux entre Charente et Garonne. Il est visible depuis de nombreux endroits du Sud Charente.
Un peu d’Histoire…
A l'origine composé d'un manoir néo-gothique de la fin du XIXe siècle, le château de la Mercerie fut acquis en 1924 par les frères Rhétoré, Raymond, industriel puis député gaulliste de la Charente, et Alphonse, architecte autodidacte. Passionnés et férus d'art, ceux-ci entreprirent de l'agrandir et de l’agémenter. Au départ, l'idée des deux frères était simple, ils voulaient agrandir la Mercerie pour y loger les tableaux et les statues que Raymond ramenait de ses voyages en Grèce, en Italie, au Portugal. Alphonse commença donc en 1941 à dessiner une aile dans le style Gabriel. Puis cette première aile sera suivie d'une seconde, pour aboutir au final à une façade néo-classique de 220 mètres de long. Il coordonne les ouvriers, une vingtaine d'hommes dont la plupart viennent du village.
Toutes les pièces xixe siècle sont agrémentées d'un décor somptueux, mobilier, peintures, collections de sculptures ; il acquièrent ainsi lors de la vente du mobilier de la 11e duchesse de La Rochefoucauld (1866-1933) au château charentais éponyme, des meubles présumés provenir du comte puis prince Orlov (1787-1862)5, que l'on peut voir sur une carte postale Braun représentant vers 1900 le grand salon du château.
Raymond Réthoré voyage et rapporte de l'étranger peintures, marbres, boiseries, statues, lustres, lambris et autres trésors, et même, un temps, un restaurateur italien est chargé des collections. Un temps attaché au cabinet de Charles de Gaulle, président de la République, il invite d'importantes personnalités françaises et étrangères à visiter ce grand chantier.
De son côté, Raymond se consacre à l'aménagement du parc, d'un arboretum et d'une roseraie.
De 1939 à 1975, le chantier fut gigantesque et progressa en même temps que les deux frères rassemblaient une immense collection d'œuvres d'art. Inachevé à leur mort, le château de la Mercerie tomba à l'abandon et les collections furent dispersées. Faute d'entretien, les toitures subirent rapidement des dégradations, qui altérèrent les décors intérieurs.
Les deux frères n'arrivent pas à léguer le château au Département, ni à l'Assemblée nationale, ni à la Ville d'Angoulême, qui accepte cependant les 2 068 volumes de la bibliothèque, qui comprend en particulier un fonds important de livres rares concernant l'architecture.
Après bien des péripéties, en 2011, la commune de Magnac-Lavalette-Villars et l'association de bénévoles Saint-Étienne Patrimoine, entreprend alors une restauration des parties construites et des œuvres d'art afin d'ouvrir le château à la visite en été à partir de 2013, après 30 ans d'abandon.
L'ensemble du château, avec « la Grange », ancienne ferme située à ses pieds, est inscrit depuis 2012 à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques.
L'Arboretum
Par ailleurs, le château est entouré d'une cinquantaine d'hectares de bois avec des essences végétales rares rapportées par Raymond Réthoré lors de ses voyages, plantées dans le but de créer un arboretum, ainsi que d'une roseraie.
Il a fallu retirer 30 000 m3 de terre pour élaborer les jardins prolongés de 40 hectares.
Château de la Mercerie
16320 Magnac-Lavalette-Villars
Tél. : 07 89 63 03 57
http://www.chateaudelamercerie.fr/
Cliquez sur l'image