Le suspense autour de la dépouille du philosophe, mort en 1592, passionne les amateurs bordelais.
Dans les sous-sols du musée d’Aquitaine de Bordeaux, des chercheurs et des scientifiques, tentent de récolter de nouveaux indices dans le cercueil qui pourrait abriter les restes de Michel de Montaigne.
C’est dans un caveau anonyme, retranché dans un espace banal au fond d’une réserve dans les sous-sols du Musée, découvert presque fortuitement, que pourraient se trouver ce reliquat de Michel de Montaigne. En novembre 2019 une première phase de fouilles avait déjà été engagée puis retardée par la crise sanitaire
Les experts avaient donc ouvert ce tombeau, lui-même exploré un an plus tôt par caméra filaire, à l’initiative du directeur du Musée d’Aquitaine, Laurent Védrine.
À l’époque, la présence d’une plaque en cuivre doré gravée du nom du philosophe et un crâne, dans la partie inférieure du tombeau, avaient été révélés.
Un comité scientifique était alors créé pour tenter de lever le mystère de ce tombeau. Un an plus tard, c’était l’ouverture. Le tombeau contenait un cercueil en bois, abritant lui-même un contenant en plomb.
En septembre 2020 les experts ont donc ouvert cette enveloppe de plomb et ont découvert un squelette quasiment entier. Mais aussi des dents en bon état de conservation, ce qui pourraient être des cheveux et du tissu, ainsi que des insectes, des graines et du pollen.
Le tout a été mélangé lors des déplacements de la dépouille. Ils ont également ouvert la boîte cylindrique en plomb exhumée il y a un an. Elle contient un flacon en verre renfermant lui-même un parchemin qui n’est autre que le «procès-verbal de translation des restes de Michel de Montaigne », du 11 mars 1886.
La trace avait disparu au gré des siècles et des déplacements du cercueil, depuis la mort de l’écrivain en 1592, dans son château de Dordogne.
L’actuel musée où il repose était un couvent puis un lycée.
Lorsque sa chapelle est incendiée en 1871, la dépouille de Montaigne est installée au cimetière de la Chartreuse pour quinze ans, avant de revenir sur son lieu d’origine, devenu faculté des sciences, puis bunker pendant la Seconde Guerre mondiale et Musée d’Aquitaine.
De nombreux experts qui vont décortiquer les prélèvements effectués . Le squelette semble désigner un homme. L’analyse des os, et notamment du fémur, permettra d’en définir sa taille. Les scientifiques vont aussi chercher des traces des calculs rénaux, dont Montaigne souffrait et également de l’opération que sa dépouille avait subie pour lui prélever le cœur après sa mort.
Mais seul l’ADN pourra amener la confirmation ultime de l’identité de la dépouille, si l’on trouve un descendant direct, idéalement féminin, avec lequel le comparer.
Attendons…