Le château de Puymartin et l'ombre de la Dame Blanche…

Entre Sarlat et les Eyzies, le château de Puymartin, est une impressionnante forteresse habitée, depuis cinq siècles, par la même famille et depuis cinq siècles aussi, associée à une légende célèbre dans le Périgord noir.

 

Un peu d’Histoire…

La construction du Château de Puymartin remonterait au XIIIe siècle vers 1269. Les abbés de Sarlat le donnèrent en fief en 1271 à la famille des Serviens.
Ce château était aussi à la frontière entre la France et l’Angleterre quand commença la Guerre de Cent Ans en Périgord. Une trêve de deux ans fut conclue en 1356 entre Jean Le Bon, après sa défaite lors de la bataille de Poitiers et son cousin, Edouard III d’Angleterre. La France restant sans roi, elle ne fut pas respectée et des mercenaires anglais commirent toutes sortes de vols, saccages, pillages dans la région, en Périgord et notamment à Sarlat. Ils prirent d’assaut Puymartin, qui tomba entre leurs mains le 8 janvier 1357. Les pratiques guerrières fort connues de ces mercenaires, attaques, entre autres, de convois marchands allant vers Sarlat, les Sarladais décidèrent d’envoyer leurs représentants, les Consuls afin de monnayer leur départ à l’aide d’une forte rançon. Et, pour parer toute nouvelle occupation du site, les créneaux, les remparts des murs et toitures du château furent ôtés, détruits et les planchers arrachés. Puymartin resta en ruine durant toute la Guerre de Cent Ans.

En 1450, Radulphe de Saint-Clar reprit le château et envisagea sa reconstruction ainsi que son extension. Au fil des générations, conflits et procès opposèrent les seigneuries de Puymartin et de Commarque, dus en grande partie à la reprise de biens ayant appartenu à celle de Commarque affaiblie par les Saint-Clar. La construction de Puymartin avait été prévue afin de lutter contre la puissance du Seigneur de Beynac, alors propriétaire de Commarque.

Au XVIe siècle, Raymond de Saint-Clar, petit fils de Radulphe), chef des Catholiques en Périgord Noir établit son quartier général à Puymartin et chassa les Huguenots de Sarlat commandés par Turenne, chef de guerre redouté.
Quand la Révolution Française commença, Puymartin appartenait au Marquis François Roffignac de Carbonnier de Marzac qui réussit à le conserver ainsi que les trois autres châteaux qu’il possédait, (Marzac, Reignac, Lasserre del Dugat.
A la fin du XIXe le marquis Marc Roffignac de Carbonnier de Marzac qui y consacra un million de francs Or, environ 3 millions d’euros à sa restauration. Ce propriétaire n’eut qu’une fille qui se maria au comte Jacques de Montbron en 1920.

C’est toujours la famille de Montbron qui est propriétaire du château aujourd’hui, les noms ayant changé du fait des mariages : Saint-Clar, La Pleynie, Roffignac de Marzac, (Roffignac) Carbonnier de Marzac et maintenant de Chérade de Montbron.

« Le château nous habite, plus qu’on ne l’habite ! », s’amuse Xavier de Montbron, actuel propriétaire.

« Édifié au XIIIe siècle, détruit durant la guerre de Cent Ans pour éviter qu’il ne serve de point d’appui aux Anglais, reconstruit au XVe siècle par Radulphe de Saint-Clar, un des ancêtres des propriétaires actuels, le château, abandonné, a été restauré à la fin du XIXe siècle par le marquis de Carbonnier de Marzac. »

 

Le château et la légende de la Dame Blanche

On entre par la cour Saint-Louis, le château offre alors de nombreuses richesses telles les tapisseries d’Aubusson du XVIIIe siècle, la cheminée « peinte en trompe-l’œil au XVIIe siècle »  la chambre d’Honneur, ou encore le « plafond à la française de la Grande Salle » ornée, elle, de tapisseries flamandes.

Et puis, et puis on se dirige vers la tour Nord qui reste associée, depuis le XVIe siècle, à une sombre légende.

On raconte que Jean de Saint-Clar, lorsqu’il rentra au château après s’être illustré aux combats, y surprit son épouse Thérèse dans les bras d’un jeune seigneur du voisinage. Il tua ceui-ci et, jaloux et rageux, il enferma son épouse dans la tour. Elle y mourut après « quinze longues années de repentir » 

La porte fut murée, par la petite trappe on lui apportait sa nourriture, elle dormait sur une mauvaise paillasse, dans ce petit recoin et la cheminée lui permettait de se chauffer et de faire sa cuisine, de plus il y avait deux barreaux à sa fenêtre pour l’empêcher de s’échapper.
A sa mort, elle ne quitta pas cette pièce, car son corps fut emmuré là et depuis une légende dit que Thérèse reviendrait hanter le château le soir aux environs de minuit : elle se promènerait dans l’escalier, dans sa pièce et sur les chemins de ronde. C’est le fantôme de la Dame Blanche : des habitants du château l’ont rencontrée, ainsi que des visiteur

Xavier de Montbron affirme, calmement : « Au cours de toutes ces années, je ne l’ai jamais croisée mais mon père, Henri, décédé en 2002, si. Et à plusieurs reprises. Je dois avouer que ses rencontres avec la Dame blanche l’ont bien chamboulé. Il a eu du mal à s’en remettre. » 

Les propriétaires, toutefois, ne souhaitent pas s’étendre sur le sujet, qui a bien trop souvent fait tourner la tête des visiteurs. Pour les amateurs de frissons, une chambre d’hôtes, magnifique, a été aménagée dans une pièce du château. Elle est régulièrement louée par les amateurs de paranormal...

 

 

Château de Puymartin
24200 Sarlat-la-Canéda

Tél. : 05 53 59 29 97

chateau-de-puymartin@orange.fr


https://www.chateau-puymartin.com/la-legende-de-la-dame-blanche.html

 


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La légende de la Dame Blanche est certainement la plus connue des légendes. Qu'elle soit protectrice, lavandière, autostoppeuse ou spectre, la Dame Blanche est présente aux quatre coins du monde. Ce recueil vous fait découvrir les différentes légendes à travers des témoignages et des histoires, comme celle de la Dame Blanche qui annonça la mort de Sissi l'impératrice ou la Dame Blanche qui hante le château de Puymartin, la Dame Blanche du cimetière d'Easton ou encore la légende Resurrection Mary. Les chasseurs de fantômes se régalent de la traquer, de l'identifier et de la photographier. Avec ce livre, vous pouvez aussi vous lancer dans l'aventure, car il donne les lieux précis où elle apparaît.

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