Jacquou le Croquant : le film, la télé des années 60 et … la Dordogne

Pour le tournage et le repérage des lieux, Laurent Boutonnat, le réalisateur  a d'abord sillonné la Dordogne, le Périgord noir, où se déroule l'action du livre, avant de partir tourner en Roumanie, dans les Carpates, certaines scènes du film. 

Explication de Laurent Boutonnat  « Cela apporte toujours beaucoup à un film de se retrouver à l'étranger, d'être dans des pays qui ne sont pas forcément faciles. Cela renforce les liens, ça fait des aventures humaines peu banales. Puis on est revenu tourner en Dordogne, sur les lieux mêmes de l'action. »

 

Le film

Jacquou Le Croquant est l'adaptation cinématographique du roman homonyme d'Eugène Le Roy. 

C'est avec cet ouvrage initialement publié en feuilleton dans La Revue de Paris sous le titre « La Forêt Barade » en 1899, que l'auteur accède à la notoriété. 

Plus qu'un simple roman « régionaliste » ou « champêtre », Jacquou Le Croquant revendique et possède en effet une dimension plus large. 

En plus d'une description fine et fidèle des us et coutumes paysannes au début du XIXe siècle en Périgord et de la société provinciale de la Restauration, et au-delà d'un certain « folklore », il s’agit d’un roman de dénonciation sociale, une œuvre militante qui stigmatise le retour à l'Ancien Régime, le pouvoir discrétionnaire du Roi et de l'aristocratie, l'influence des religieux... et plaide pour l'égalité et la justice républicaine.

La plupart des lieux décrits dans le roman existent réellement, sur la rive droite de la Vallée de la Vézère, dans le Périgord : le château de l'Herm, lieu d'habitation de la famille de Nansac, les villages de Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac, de Fanlac, de Bars.

Pour les besoins du film on a confectionné 500 costumes complets pour la figuration et 100 pour les rôles, ce qui représente près de 4 000 pièces de vêtements. Ils ont requis l'utilisation d'environ 10 000 mètres de tissu, et 10 mois de préparation et de réalisation.

 

Du petit au grand écran

Avant d'être un film, Jacquou Le Croquant a été une série télévisée diffusée pour la première fois avec succès durant l'automne 1969. 

Ce feuilleton en six épisodes a été produit par l'ORTF et réalisé par un spécialiste de l'histoire à la télévision, Stellio Lorenzi (1921-1990), également complice d'Alain Decaux et André Castelot pour l'émission « La Caméra explore le temps ». Le rôle de Jacquou enfant était alors joué par Eric Damain.

Éric Damain est acteur, chanteur et producteur de cinéma français né le 18 septembre 1956 à Paris.

A noter que Jacquou le Croquant n'a jamais existé , sauf sous le plume de l'auteur Eugène Le Roy

 


Pour aller plus loin...

Jacquou le croquant - Coffret 3 DVD

Jacquou le Croquant by Le Roy

La vie quotidienne en Périgord au temps de Jacquou le Croquant

Jacquou le Croquant, le personnage du roman d'Eugène Le Roy, n'a jamais existé. Mais il vit aujourd'hui comme symbole des révoltes paysannes.
Au-delà de son rôle d'écrivain engagé, héritier de la Révolution, Eugène le Roy s'est attaché à peindre le Périgord rural du xixe siècle qui tarde à disparaître. Tandis que subsistent les traces d'une féodalité officiellement abolie et une religiosité encombrée de paganisme, métayers et fermiers souvent très pauvres s'acharnent à mettre en valeur de modestes lopins, cernés par les forêts que hantent les braconniers et les derniers loups. Le progrès technique est pourtant en marche et engendre maintes transformations : l'agriculture évolue grâce à des pionniers comme « le père Bugeaud » ; les bourgs, à l'étroit, éclatent en tout sens ; on assiste à une effervescence des idées avec Joseph Joubert, l'ami de Chateaubriand, ou Maine de Biran, le sous-préfet philosophe, précurseur de Bergson.
Gérard Fayolle, à travers l'oeuvre d'Eugène Le Roy, fait revivre ce Périgord disparu et dresse le tableau d'une société en pleine mutation où se côtoient les marques du passé et les premiers signes du progrès.
Jacquou le Croquant

C'est un obscur fonctionnaire de Montignac, en Dordogne - Eugène Le Roy -, qui réalisera, vingt ans après la mort de Michelet, le voeu célèbre de l'historien d'écrire un livre populaire : un livre qui s'adresse au peuple, lui raconte son histoire, exprime sa révolte à l'égard des puissants qui l'oppriment et son inquiétude face à la disparition. du monde rural et des modes de vie traditionnels. Dans une oeuvre à la fois naïve et colorée, sombre et cruelle, Le Roy met la fiction au service de la mémoire collective. Il offre, en même temps qu'un document sur la vie rurale - symbole de toutes les souffrances paysannes dans le bas Périgord au début du XIXe siècle -, un roman d'aventures militant, dans lequel le discours sur la France de cette époque double en permanence le récit d'une révolte paysanne sous la Restauration; un conte auquel ne manquent ni les loups ni les sorcières, mais un conte politique, animé par la revendication de justice sociale et traversé par le souffle immense de l'épopée révolutionnaire.

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