Sur le canton d’Eymoutiers, en limite sud-est de la Haute-Vienne, le Mont Gargan culmine à 731 m, offrant un panorama exceptionnel sur le plateau de Millevaches et le massif des Monédières.
Propriété du Département de la Haute-Vienne et des habitants du hameau de Fôret Haute situé sur la commune de Saint-Gilles-les-Fôrets, le Mont Gargan est classé monument et site naturel depuis 1983.
Un peu d'histoire... et de légendes
Le Mont Gargan a engendré diverses légendes, l'une notamment liée au passage de Gargantua auquel l'on devrait sa formation et qui peut en partie expliquer son étymologie - Gargant serait le participe présent de « Garg » formé sur la racine « Gar » signifiant avaler, dévorer.
Le Mont Gargan serait par ailleurs lié à un culte solaire où Gargantua, probablement un ancien dieu des Celtes et des Gaulois transformé en géant par la croyance populaire et l'œuvre de Rabelais, serait la personnification du soleil dispensateur de vie.
Le patrimoine…
Au sommet du Mont Gargan, se trouve la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, érigée entre 1868 et 1871 sous l’impulsion de l’Abbé Louis Joyeux, curé de Surdoux et de Saint-Gilles-les-Forêts.
Edifice de style néo-gothique, construit en granit et en pierre extraites de carrières locales il a retrouvé en 2011 sa cloche, longtemps disparue.
Autre éléments patrimonial, la fontaine du buisson blanc qui tire probablement son nom de l’Aubépine qui y fleurissait (épine blanche).
C’était, dit-on, l’arbre de la Vierge et portait donc bonheur.
Selon la tradition, la fontaine ne tarit jamais et fait l’objet de diverses dévotions.
Pendant la seconde guerre mondiale, la région du Mont Gargan a été un haut lieu de la Résistance. La pierre de mémoire témoigne des combats qui ont opposé, en juillet 1944, les Francs-tireurs et partisans (FTP) de Georges Guingouin à une importante force allemande épaulée par la Milice française. Elle perpétue la mémoire des Résistants qui ont perdu la vie au cours de cet épisode et rend hommage au colonel Guingouin, chef de file de nombreux résistants.
On raconte que sur ce site, emblématique de l’engagement contre l’occupant nazi, le vent qui serpente entre les pierres susurre encore le « Chant des Partisans ».
Un site nature…
Depuis une quinzaine d’années, le Conseil départemental mène au Mont Gargan des actions de valorisation en partenariat avec les communes et les associations du territoire : restauration des milieux naturels, notamment de la lande sèche qui avait fortement été envahie par les arbustes ; préservation de l'allée des hêtres et de la fontaine ; ouverture du panorama.
Un sentier de 2,2 km permet de découvrir toutes les richesses de ce site classé, avec comme point de départ, l’allée des hêtres. Les vestiges de la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, la fontaine à dévotions, la pierre de mémoire commémorant les actes de la Résistance ou les landes à bruyères vestige du paysage agropastoral local constituent les points remarquables du circuit.
Au sommet, on peut profiter du vaste panorama sur le plateau de Millevaches, le massif des Monédières et sur l'ensemble des plateaux limousins jusqu'aux Monts d’Auvergne. Deux tables d'orientation aident au repérage géographique et permettent d'identifier aisément les sommets éloignés. Un carnet de découverte est mis sur place à la disposition des visiteurs par le Conseil départemental de la Haute-Vienne.
Il détaille l’histoire et les curiosités patrimoniales du Mont Gargan.
Attention, le sentier n’est pas accessible aux poussettes