Le Dorat et la superbe collégiale Saint-Pierre-aux-Liens

La cité du Dorat a vécu au cours de l’histoire plusieurs périodes mouvementées. Assaillie par le Prince Noir - Prince de Galles- en 1356, la ville a également subi beaucoup de dégâts lors des guerres de Religion.

De son passé de ville fortifiée, Le Dorat a gardé une superbe porte bergère du 15e siècle, la seule de tout le Limousin, qui doit certainement son nom au fait qu’elle était empruntée par les gardiennes de troupeaux.

Le Dorat abrite également l’un des plus importants monuments d’art roman en Limousin, la Collégiale Saint-Pierre des XIe et XIIe siècles.

Tous les sept ans, le Dorat célèbre les ostensions, cérémonies de vénération des reliques des saints protecteurs de la Cité, Saint-Israël et Saint-Théobald .

 

La collégiale Saint-Pierre

La collégiale Saint-Pierre ou église Saint-Pierre-ès-Liens du Dorat est un pur chef d’œuvre architectural du XIIe siècle. Cette imposante église romane de 77 mètres de long et 39 mètres au transept est bâtie en granite gris avec un plan en croix latine. On y retrouve tous les archétypes du roman limousin de cette période pour une grand église : le déambulatoire, les chapelles rayonnantes, la crypte de soutènement, les baies limousines, des chapiteaux en serpentine, des portails limousins polylobés... Il s’agit d’un édifice homogène si ce n’est les fortifications du XVe siècle, d’où son caractère massif.

Elle a été classée monument historique en 1846.

 

Un riche mobilier

- La grande cuve baptismale carolingienne située au fond de la nef, en granite rose monolithe et de forme rectangulaire, avec ses lions sculptés en méplat.

- Les orgues : la partie instrumentale de cet orgue de chœur signe la facture d’Aristide Cavaillé-Coll, et est classé Monument Historique en 1978.

- L’autel, œuvre de Philippe Kaeppelin (1973), placé sur un dallage comprenant cinquante dalles de granit aux joints à la chaux. Il comprend quatre cadres de bois latté extrêmement résistant, recouverts d’une épaisse feuille de plomb battue sur la pierre. Il est surmonté d’une croix suspendue, et à proximité un Christ de chêne couvert d’une feuille de cuivre, réalisée par le sculpteur Gubellini (1961).

- Les châsses de Saint-Israël et Saint-Théobald, saints protecteurs du Dorat, du XVIIe siècle, en bois doré, reposant sur des stèles de granit avec un entourage en fer forgé, avec en médaillon des émaux de Georges Magadoux (1967).

- Deux vitraux, installés dans les chapelles du transept en 1870. Jusqu’alors, les 60 fenêtres étaient fermées par des murets aveugles ou de simples vitres. De 1881 à 1885, 36 autres vitraux ont été installés.

- Une statue de Saint-Pierre en plâtre, avec le pied droit en bronze, sur son trône, en train de bénir les fidèles d’un geste de la main droite.

- Les quinze stations du chemin de croix : en terre cuite, réparties sur les murs des nefs latérales. Ce chemin de croix est l’œuvre de Félix Oudin (1962).

 

Un peu d’Histoire…

Selon la tradition, pour commémorer une victoire près de Civaux, Clovis aurait fait bâtir un oratoire dans lequel il installa des clercs. Cette tradition pourrait expliquer la date de 501 gravée sur le tympan du portail de la façade principale. L’oratoire devint abbaye, détruite suite à un incendie en 866 et restaurée en 987 par Boson, comte de la Marche, qui y institua des chanoines réguliers. La tradition rapporte que l’église actuelle aurait été bâtie par le second abbé, Drutus Mortemard, qui fit un voyage en Terre sainte.

Le 27 janvier 1130, les corps de Saint-Israël et Saint-Théobald sont levés de terre et transportés en procession dans la collégiale, puis les reliques sont exposées sur les autels afin d’y être vénérées par les fidèles, avant d’être descendues dans la crypte dans deux tombeaux en granit.

Jusqu’en 1170, vont se succéder des campagnes de travaux qui ajouteront la nef, la façade, le clocher du transept.

Au XVe siècle, l’abbé Guillaume l’Hermite fit relever les remparts de la ville et fortifier l’édifice. Un chemin de ronde en encorbellement vint couronner les murs de la collégiale. Les huguenots s’emparèrent du Dorat en 1567 et pillèrent le mobilier de l’église.

Au XIXe siècle, l’essentiel du système défensif fut supprimé, chemin de ronde, créneaux et mâchicoulis. En conséquence, la collégiale, telle que nous la voyons aujourd’hui, est quasiment l’image du bâtiment créé au XIIe siècle.

 

https://www.patrimoine-histoire.fr/P_Limousin/LeDorat/Le-Dorat-Collegiale-Saint-Pierre.htm

 

 

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