Saint-Laurent sur Gorre, petite cité mais riche patrimoine

Saint-Laurent a vécu une vie parfois agitée. Situé au sein d'une région stratégique de l'Aquitaine, une zone frontalière entre Limousin, Périgord, Angoumois et Poitou,  il fut plus d'une fois un champ de bataille. D'abord entre ses possesseurs successifs, le vicomte de Limoges, puis le vicomte de Rochechouar) et leur suzerain, le duc d'Aquitaine. Ensuite, entre le duc d'Aquitaine et le roi de France. Enfin, entre Papistes et Huguenots

 

Patrimoine…

La paroisse de Saint-Laurent, « Sent Laurenç »,  l'une des plus anciennes de la région, a été fondée à l'époque mérovingienne, mais on ne sait pas où se trouvaient les lieux de culte à l'origine.

La construction de son église de pierre, entreprise seulement après la création du bourg chef-lieu de la communauté, date du Moyen-Àge. Bâtie par étapes, entre la fin du XIe siècle et le XVe siècle. Comme le voulait la tradition, le chœur est tourné vers l'Est, en direction de Jérusalem. Son clocher sans doute fortifié à une époque particulièrement troublée, a ensuite perdu de sa hauteur. La façade Sud, ornée d'un cadran solaire a été complétée plus tard d'une halle et  d'une sacristie. Pendant le XIXe siècle, la halle  a disparu et la sacristie a été transférée sur la façade Nord.

Au cours de sa longue histoire, l'église a connu bien des moments de grand délabrement, mais s'en est toujours rétablie et a réussi à préserver son architecture et beaucoup de ses trésors de sculptures et d'objets liturgiques.

A voir également, la place de l’église, la vieille tour, vraisemblablement édifiée pour tenir un double rôle : surveiller la circulation routière sur la vieille voie antique qui franchit la Gorre à gué à ses pieds, et contrôler la motte castrale construite au XIe siècle, un peu en aval, en contrebas du château actuel de Feuillade, pour le compte d'un seigneur voisin très expansionniste, le vicomte de Rochechouart. 

A voir aussi, le « fournial », accolé à la tour, au bord de la petite rue de Matali, c'était  le four à pain seigneurial, obligatoirement utilisé à tour de rôle par les habitants du bourg. Contre redevance au seigneur,.. . À la fin de l'ancien Régime, les notables du bourg s'en sont affranchis en construisant chacun leur four à pain. Au XIXe siècle, le fournial aujourd'hui disparu, est devenu la propriété d'un boulanger professionnel.

Il faut prendre aussi la petite rue de Matali, probablement le plus ancien témoin de l'histoire laurentaise. Dès l'origine, elle a relié le bourg au gué de la Gorre en suivant le tracé d'un très vieux chemin de long parcours remontant a l'époque néolithique. Pour franchir la Gorre, ce chemin avait suivi la piste des troupeaux d'animaux sauvages qui passaient d'une rive a l'autre de la rivière. Depuis la préhistoire, l'importance de ce chemin est considérable. Il joint deux voies antiques : la « route du sel », de l'Atlantique à l'Europe centrale et la « route des métaux », de l'Armorique à la Méditerranée.

Ne pas oublier la Grand’Rue, créée au début du règne d'Henri IV, c'est la première rue moderne du bourg et elle s'étend de l'entrée Est du bourg jusqu'au pont. Les maisons de notables qui la bordèrent dès sa création ont comblé le vide existant entre les deux parties du bourg : la « ville » et le quartier construit près du château après la Guerre de Cent Ans. 

Parmi les richesses patrimoniales de Saint-Laurent-sur-Gorre, il faut également citer la « Maison Saint -Laurent », bâtie probablement à l’origine pour les seigneurs de Saint-Laurent qui ont succédé a la dynastie des Bermondet, seigneurs de la fin du XVe siècle au début du XVIIe. Plus tard, après plusieurs propriétaires, la commune de Saint-Laurent l'acquiert au milieu du XIXe siècle et en fait sa mairie.

Le château, même de dimension modeste assurait un rôle de garde et de défense. Après maints évènements conflictuels et à la peste, son dépeçage à la Révolution, le château a été tant remanié au XIXe siècle qu'il vaut mieux aller le voir de loin, depuis la « route du tram ».

Bien que bâti au XIXe siècle, la « Grande Maison » dont le riche propriétaire, Charles Planteau-Mammaran, a voulu faire bâtir une demeure sur le modèle des « maisons de maître » d'autrefois. Avec un superbe escalier central et des hauteurs de plafond démesurées. 

De plus est, il avait obtenu d'annexer le foirail qui lui avait servi de cour d'entrée et de socle surélevé pour sa spectaculaire résidence. Les Laurentais, médusés, l'ont immédiatement surnommée « la Grande Maison » et ce nom lui est resté. 

Une  belle grande grille en fer forgé a orné l'entrée du domaine jusqu'en 1935. À cette date, des revers de fortune ont amené les propriétaires à lotir leur terrain et à créer ainsi  le premier lotissement de la commune

Le Moulin banal, dans l'Ancien Régime, « banal » voulait dire que le moulin appartenait au seigneur et que les habitants du bourg étaient obligés d'y faire moudre leur grain et de lui en payer la redevance. Quant au meunier, ils le payaient en nature avec une partie des grains, qu'une fois moulue, celui-ci revendait à son profit. Au moment de la Révolution, sur les huit moulins de la paroisse, deux autres appartenaient à la seigneurie, le moulin de l'Âge qui était aussi pressoir, appelé « Moulin Neuf » à partir du XVIIe siècle et celui de Limont, à la frontière avec la seigneurie de Saint Cyr.

Témoignage de l’histoire d’une grande famille laurentaises,la Maison Desoubsdanes, imposante mais simple, bourgeoise, elle allie un superbe escalier de pierres intérieur, digne des maison nobles d'antan, et un surprenant  balcon-séchoir paysan. Au milieu du règne de Louis XIV, la cour, entourée de bâtiment agricoles, a été close par un grand porche fermé par une porte charretière et une porte piétonne. Un siècle plus tard, le domaine s'est doté d'un four à pain privé.

Enfin, lors de votre visite, n’oubliez pas la grange à la tête sculptée, aujourd’hui espace culturel, et qui appartenait auxDesoubsdanes.

La tête de pierre sculptée placée au-dessus du linteau de bois de la plus grande porte indique vraisemblablement qu'au Moyen-Âge la communauté laurentaise a destiné le bâtiment à offrir un gîte de nuit au voyageurs de passage : pèlerins, marchands ou vagabonds.

 

 

Mairie de Saint-Laurent-Sur-Gorre
3, place de la Mairie
87310 Saint-Laurent-sur-Gorre
Tél. : 05 55 00 00 21

contact@saint-laurent-sur-gorre.fr


https://www.saint-laurent-gorre.fr/

 

À voir également dans le département

Sir Thomas Edward Lawrence, dit Lawrence d'Arabie

Quand Lawrence d’Arabie fêtait son XXe anniversaire à Châlus

placeChâlus – Haute-Vienne 
label Etonnant... non ?  

Le Musée du train de la 7ème Compagnie et d'autres...

placeLimoges - Haute Vienne 
label Musées & Collections  

Le Château de Nexon

placeNexon – Haute-Vienne 
label Châteaux & Monuments  

Bille en Brousse, l'entreprise bille en tête

placeSaint-Maurice les Brousses – Haute-Vienne 
label Etonnant... non ?  

Découvrez les régions du Grand Sud