Non loin du village de Villars, le Château de Puyguilhem se laisse apercevoir au milieu des bois… Une grosse tour ronde, des logis surmontés de lucarnes, deux tourelles d’escalier au décor sculpté forment cette silhouette de pierre blanche.
C’est en 1515, que Pierre Mondot de La Marthonie, président du Parlement de Paris fait construire ce château sur les modèles du Val de Loire.
Un peu d'Histoire....
Le seigneur de La Marthonie choisit, pour affirmer sa réussite, cette terre de Puyguilhem déjà occupée par une « maison forte ». Après sa mort brutale en 1517, la construction est poursuivie pendant une quinzaine d’années par son frère Gaston, évêque de Dax.
Au XVIIIe siècle, les Chapt de Rastignac, succédant aux La Marthonie, entreprennent des travaux d’agrandissement (un bâtiment résidentiel ajouté à gauche de l’escalier d’honneur) et intérieurs.
Puis, les ducs de La Rochefoucauld, héritiers de ce château au milieu du XIXe siècle, le cèdent quelques décennies plus tard. Vite délaissé à la fin du XIXe siècle, revendu à un entrepreneur de travaux, le château est pillé des caves aux combles. Malgré le classement au titre des monuments historiques en 1912, Puyguilhem est voué à disparaître...
Le sauvetage de Puyguilhem
Mais grâce à la volonté du service en charge de la protection des monuments historiques, le Château sera sauvé. En avril 1939, l’État acquiert le château et une petite partie de son domaine. Malgré l’entrée en guerre du pays, la restauration du monument commencée dès l’automne est confiée à l’architecte en chef des Monuments historiques Yves-Marie Froideveaux. Elle permet aujourd’hui de découvrir un château de la Renaissance, témoin exceptionnel de cette époque en Périgord ! Pendant vingt ans, les artisans travaillent à retrouver les dispositions initiales des lieux, à recréer les décors sculptés, les pavements anciens…
Aux abords du château, on aménage un labyrinthe de buis et un bosquet habité de statues.
Ce labyrinthe de buis dessiné dans les années 1950, sous les murs de la grande terrasse, rappelle à sa manière l’esprit des jardins italiens de la Renaissance. Un peu plus loin, le bosquet agrémenté de statues offre une pause ombragée sous les grands arbres. À l’arrière du château, l’allée cavalière composée de deux rangées de tilleuls centenaires conduisait autrefois jusqu’aux sources de Septfonds.
Figures sculptées, Hercule…
Sur le grand logis et la tour d’honneur, les figures sculptées font partie du répertoire décoratif familier de la Renaissance : êtres fabuleux, personnages inspirés de l’Antiquité, rinceaux, masques...
Sur la tourelle d’escalier qui permet la circulation entre la grosse tour et les logis, c’est un tout autre langage qu’on découvre ! On y voit des animaux familiers, des chiens notamment, rappelant l’un des passe-temps favoris de la noblesse, la chasse.
On voit aussi, au-dessus de la porte d’entrée, dans un cadre sculpté, un ensemble de lettres, chacune inscrite dans un décor différent : tresse, cordelière, couronne épineuse.. Tout cet ensemble garde soigneusement son mystère. Dans une société savante, où on se passionne pour les rébus, les jeux de mots et les devises imagées, les seigneurs de La Marthonie ont à leur tour su réserver à leur propre entourage la lecture de ces énigmatiques inscriptions…
La figure du héros antique Hercule était très appréciée à la Renaissance, car elle permettait d’associer son image à ce personnage hors du commun, comme le fit François Ier sur son château de Blois !
À Puyguilhem, elle décore d’abord, bien reconnaissable avec sa massue, le fronton d’une lucarne de la grosse tour ronde.
Sur la splendide cheminée de la grande salle, au premier étage, Hercule est encore mis à l’honneur, cette fois avec des représentations des célèbres travaux. Mutilée au XVIIIe siècle, il ne restait que deux niches du haut manteau de la cheminée avec leurs sculptures partiellement détruites.
Cette cheminée a été restituée à la fin de la restauration en 1958. Seule « entorse » à l’observation rigoureuse des vestiges du passé, il a été décidé de permettre aux sculpteurs de réaliser les décors des quatre niches reconstruites sans imiter l’art de la Renaissance !
Elle présente donc un exemple du savoir-faire des compagnons du XXe siècle et de leur expression personnelle d’un sujet si cher aux artistes du XVIe siècle.
Château de Puyguilhem
Puyguilhem,
24530 Villars
Réservations groupes
Tél. : 05 53 54 82 18
puyguilhem@monuments-nationaux.fr
https://www.chateau-puyguilhem.fr/