L’abbaye cistercienne de Beaulieu-en-Rouergue

Fondée en 1144 dans la vallée de la Seye, par l'évêque de Rodez, l'abbaye Notre-Dame de Beaulieu offre les caractéristiques de l'architecture cistercienne et abrite un superbe centre d'art contemporain.

 

Un peu d’Histoire…

La communauté de Beaulieu est fondée au XIIe siècle. Elle est attestée en 1151 par un document mentionnant un don de terre aux moines, les premiers moines étant probablement des ermites qui rallient dans un second temps l’ordre cistercien.

Le cloître gothique est détruit par les protestants pendant les guerres de Religion ( 1562 - 1598 ). Les moines abandonneront alors l’abbaye une dizaine d’année, de 1592 au début du XVIIe siècle.

La Révolution Française marque la fin définitive de l’occupation monastique à l’abbaye de Beaulieu-en-Rouergue qui est vendue comme bien national à un ancien capitaine de la marine marchande devenu juge de paix à Saint Antonin, Joseph Perret qui lègue le domaine à la municipalité de Saint Antonin Noble Val.

En 1842, la municipalité de Saint Antonin envisage de doter sa commune d’une nouvelle église. Ainsi, l’architecte Eugène Viollet-le-Duc propose de déposer pierre à pierre l’église abbatiale de Beaulieu pour la reconstruire dans le village. Malgré l’opposition de Prosper Mérimée, la translation commence en 1844, la toiture puis la charpente de la nef sont démontées...

Mais le projet est trop coûteux ! Pour le financer, le domaine est vendu à Auguste Coste en 1845. Mais cela ne suffit pas et le projet est définitivement stoppé et l’église également vendu à Costes en 1872 qui transforme l’ensemble en domaine agricole.

C’est donc dans un état de délabrement avancé que Geneviève Bonnefoi et Pierre Brache découvrent l’abbaye en 1953. Après l’achat en 1960, il leur faudra 10 ans pour la sauver de la ruine !

Leur collection d'œuvres d'art contemporain a orienté la vie culturelle actuelle du monument.

 

Une architecture gothique de qualité

Dans le cellier ou la salle capitulaire, le style gothique est primitif, les voûtes en ogives sont trapues. Quant à celles de l’église, le système est similaire mais elles sont plus élancées, caractéristiques du gothique méridional. L’édifice est remarquable par sa sobriété et sa clarté, deux principes incontournables chez les moines cisterciens.

L’ingénierie cistercienne pour la maîtrise des ressources naturelles, en particulier celle de l’eau, est étonnante. En subsiste la canalisation de la rivière, les viviers et nombre de réseaux les alimentant.

Dans les bâtiments conventuels, on découvre des décors peints du XVIIe siècle, certains dernièrement découverts et restaurés, notamment ceux de la sacristie ou sera exposé le fond lapidaire (les pierres taillées, ornées) trouvé los de fouilles archéologiques.

Une salle du nouveau parcours traite de l’histoire ancienne de l’abbaye. Dotée d’écrans et de dispositifs interactifs, cet espace permet de comprendre la diffusion de l’ordre cistercien à travers l’Europe mais aussi l’implantation de la communauté monastique dans la vallée de la Seye.

 

Une collection d’art moderne…

Le parcours muséal, permet de rencontrer le couple de mécènes, Geneviève Bonnefoi et Pierre Brache, leur histoire, et leur incroyable collection d’art.

Débutée en 1948, par l’achat de deux aquarelles d’Henri Michaux, elle s’enrichit considérablement dans les années 1950 et 60.

En 1973 le couple se sépare mais, pour assurer la pérennité de leur projet, ils lèguent l’abbaye et une partie de leur collection d’art au Centre des Monuments Nationaux. Quand Pierre Brache décède en 1999 il lègue sa collection personnelle à son ex-femme, Geneviève Bonnefoi, qui fera don à son tour de l’ensemble de la collection, soit près de 1300 œuvres au Centre des Monuments Nationaux à sa mort en 2018.

Ces trois dernières années, le Centre des Monuments Nationaux a mené d’importants travaux de restauration et d’aménagement pour présenter dans l’abbaye une partie de cette riche collection. Réouverte au public en juin 2022, l’abbaye de Beaulieu-en-Rouergue s’affiche désormais comme un haut lieu d’art contemporain du Tarn-et-Garonne.

La collection est présentée au seins de salles thématiques (peinture gestuelle, matiériste, nuagiste) ou monographiques (Jean Dubuffet, Simon Hantaï ou Henri Michaux).

Un dispositif, disponible à l’accueil, permettra aux jeunes visiteurs de sélectionner les œuvres qu’ils préfèrent et d’imaginer leur propre exposition virtuelle dans l’église.

 

Et des espaces naturels…

Pour terminer la découverte de l’abbaye de Beaulieu, il faut flâner flâner dans les jardins. De grands arbres sont les témoins d’un parc paysager planté au XIXe siècle. Avec des essences variées : un cèdre du Liban, un catalpa, ou le superbe magnolia, sous lequel en été, est installée la terrasse du salon de thé. Au sud, vous aimerez le jardin créé selon les principes d’André Eve  et planté de mille rosiers, accompagnés de vivaces qui offrent un spectacle coloré tout au long de l’année. 

 

Abbaye de Beaulieu-en-Rouergue
82330 Ginals

Tél. : 05 63 24 50 10

abbaye.beaulieu@monuments-nationaux.fr

 

https://www.beaulieu-en-rouergue.fr/

  

 

À voir également dans le département

L’abbaye cistercienne de Beaulieu-en-Rouergue

L’abbaye cistercienne de Beaulieu-en-Rouergue

placeGinals – Tarn-et-Garonne 
label Edifices remarquables Curiosités naturelles Musées & Collections Cultes religieux, mystiques & païens  

Daniel Cohn Bendit : le plus sudiste des Allemands

placeMontauban Tarn-et-Garonne 
label Gens d'ici  

Le Muséum Victor Brun

placeMontauban – Tarn-et-Garonne 
label Musées & Collections  

Découvrez les régions du Grand Sud