Des moniales qui font du rosé : bienvenue à l’abbaye de Jouques !

Une histoire tortueuse au départ pour la communauté

C’est quelques années après la Révolution, en 1816, que commence la grande aventure de la communauté… A l’origine de tout cela, la princesse Louise-Adélaïde de Bourbon-Condé, qui a eu la ferme volonté de fonder une communauté bénédictine.

Bien sûr, son statut et ses relations lui permettaient de bénéficier d’un certain soutien... Grâce à son cousin Louis XVIII notamment (et oui, le roi de France !), elle obtient l’ancienne prison de Louis XVI, aussi appelée le Temple, pour s’y installer. Mais malgré un départ encourageant, le temps se gâte rapidement pour les sœurs ! Après la révolution de 1848, elles ne bénéficient plus de la donation du « Prieuré Saint-Louis du Temple ». Et donc elles sont obligées de fuir.

Les sœurs finissent par s’implanter à Paris pour fonder un pensionnat. Mais avec les lois anticléricales initiées en 1904, la fuite s'impose en 1938, lorsque leur monastère est mis en vente sans scrupule. Direction Meudon, où elles y resteront plus de douze ans, même si au départ elles parlaient plutôt d’une installation provisoire...

Il faudra attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour que la communauté s’installe finalement à Limon dans l’Essonne. Une nouvelle abbaye, cette fois bien à elles, est construite.

 

Arrivée à Jouques : un vrai coin de paradis !

Quel soulagement, et quel entrain à Limon : les vocations se font de plus en plus nombreuses. La communauté rayonne et se développe tellement qu’en 1967, un petit groupe est envoyé sous le soleil de Provence, à Jouques justement. Bon, au début les sœurs sont installées dans une ferme et la construction d’un monastère n’est encore qu’un projet, mais tout de même, quelle bonne nouvelle !

La vie bat son plein à Jouques et le dynamisme des sœurs est tel que les travaux d’aménagement de l’abbaye de Jouques sont terminés en deux ans. Là, les sœurs jeunes et dynamiques vivent de vignes, oliviers, et autres plants de lavande : on se croirait presque au jardin d’Eden ! Encore aujourd’hui d’ailleurs, aux abords de l’abbaye, vous pourrez apercevoir ici une sœur taillant la vigne, et là une autre récolter les olives près du chemin menant au monastère...

Sur cette même lancée, la dépendance à l’abbaye-mère de Limon devient de plus en plus faible. C’est alors que l’abbaye Notre-Dame de Fidélité de Jouques obtient officiellement son autonomie, en 1981, en devenant une « abbaye » !

  

Création de l’abbaye de Rosans

Ensuite, la communauté atteint une telle ampleur (plus de 50 au début des années 1990), qu’à son tour, elle essaime :

-       en France d’abord, avec quelques moniales qui prennent la direction des Hautes-Alpes, avec le projet de fonder la belle abbaye de Rosans. Et comme pour Jouques, tout commence dans une vieille ferme !

-       dans le monde ensuite, avec en 2005, le départ de cinq moniales en Afrique, au Bénin pour être précis. Aujourd’hui, l’abbaye compte plus d’une dizaine de moniales  : le quotidien n’y est pas rose dans cette région bien pauvre, mais les sœurs tiennent bon !

  

Aujourd’hui, prières, oliviers et vignes occupent le quotidien des sœurs !

En tant que bénédictines, les sœurs de l’abbaye de Jouques suivent aujourd’hui la règle de saint Benoît « ora et labora » : prière et travail. Côté prière, les moniales suivent 7 offices quotidiens, le premier étant à 5h (du matin, bien sûr !). Tendez l'oreille ou assistez donc à un office : vous serez bercé par le grégorien si pur qui se dégage de la sœur chantre et de ses collègues. D’ailleurs, une application mobile « Neumz » vise à diffuser exclusivement tous ces chants, enregistrés sur plusieurs années. Avis aux curieux et aux amateurs !

Côté travail, on vous l’assure, elles ne chôment pas ! Fortes d’une agriculture assez développée (deux hectares d’oliviers, huit hectares de vignes, des lavandes à l’entrée du monastère etc…) et d’un petit atelier de reliures, le travail de leur main est très fructueux.

Elles produisent donc de délicieux produits monastiques à partir de leurs récoltes : tapenade aux olives noires, confitures, meringues au café et… du vin ! Eh oui, avec :

-       un vin rouge « Fidelis »

-       un vin rouge « Louange », plus structuré et apprécié des connaisseurs

-       un vin rosé « Exsulta », frais, long en bouche et léger avec des notes fruitées

 

Ce vin rosé est le dernier né (2021), et résume assez bien la joie qui exulte du cœur des sœurs qui travaillent à la vigne. Ce travail manuel, si minutieux et au contact de la terre (et donc de la Création) procure beaucoup de joie à la communauté, même si les sœurs doivent parfois se confronter aux réalités naturelles pas toujours faciles à dompter. Par exemple, les sœurs avaient une parcelle baptisée « Saint-Jérome », en référence au saint, connu pour ses colères (car la vigne était très capricieuse !).

  

Une hôtellerie ouverte à tous

D’ailleurs, pour les amateurs de paix et de repos, une petite hôtellerie est tenue par les sœurs. Donc ne manquez pour rien au monde un petit détour au Pey de Durance, pour y passer quelques jours dans ses confortables chambres, remises à neuf l’année dernière ! Par la même occasion, vous pourrez également goûter les délicieux produits, faits avec amour par les bénédictines de Jouques. D’ailleurs, en 2017, le Larrousse a publié un livre sur l'abbaye de Jouques ! Il contient notamment 70 recettes, élaborées par les sœurs dans les cuisines de l'abbaye !

Avis aux fins gourmets, vous allez être comblés… Sinon, vous pouvez cliquer ici pour acheter en ligne les produits de l’abbaye de Jouques !

  

 

Abbaye Notre-Dame-de-Fidélité

lieu dit Pey de Durance,

13490 Jouques

Tél. : 04 42 57 80 17

 

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