En 2017, Rémy Julienne a déposé ses archives personnelles – essentiellement constituées d’essais filmés de mise en scène de cascades – dans les collections de la Cinémathèque de Toulouse. En révélant la face cachée de cette partie technique du 7e Art, elles constituent un patrimoine unique couvrant près de cinquante ans de cinéma. Cinquante ans de prestations acrobatiques, de créations, de cascades, de mises en scène spécifiques. Témoignages des tournages sur lesquels il a œuvré (plus de 1 400 productions dont 400 films de cinéma), elles retracent toute la carrière de Rémy Julienne et révèlent tout son travail de cascadeur et de concepteur de cascades.
La course-poursuite du « Casse » d’Henri Verneuil dans les rues d’Athènes ? C’est lui. Le numéro d’équilibrisme de Jean-Paul Belmondo sur le toit d’une rame d’un métro parisien dans « Peur sur la ville » du même réalisateur ? Encore lui.
Capable de faire évoluer un camion sur deux roues ou de piloter n’importe quel engin motorisé, Rémy Julienne impressionne par son parcours.
Quel spectateur n’a pas été bluffé devant ses époustouflantes poursuites de voitures ou de motos et ses accidents spectaculaires dans « La Grande Vadrouille », « Trois hommes à abattre », la série des « Gendarmes de Saint-Tropez » et six James Bond ?
Acrobate et casse-cou pour les uns, fou furieux pour les autres, Rémy Julienne débute sa carrière de cascadeur dans le film « Fantômas » d’André Hunebelle en 1964. En cinquante ans de carrière, il a travaillé auprès des plus grands réalisateurs et acteurs français. Gérard Oury (Le Cerveau, 1969 ; Les Aventures de Rabbi Jacob, 1973), Philippe de Broca (Le Roi de cœur, 1966 ; La Poudre d’escampette, 1971), François Truffaut (La Nuit américaine, 1972), Claude Lelouch (L’Aventure, c’est l’aventure, 1972 ; Toute une vie, 1974), Yves Boisset (Canicule, 1983), Leos Carax (Mauvais sang, 1986) et surtout Georges Lautner avec qui il a tourné une quinzaine de films (Fleur d’oseille, 1967 ; Le Pacha, 1968 ; Quelques messieurs trop tranquilles, 1972 ; On aura tout vu, 1976 ; Mort d’un pourri, 1977 ; Flic ou voyou, 1979 ; Le Guignolo, 1980 ; Le Professionnel, 1981 ; "Joyeuses Pâques"
Réputé pour son professionnalisme et son extrême rigueur, Rémy Julienne se voit contacter par le Britannique Peter Collinson en 1969 pour tourner « L’Or se barre » (The Italian Job). Ce film constitue un véritable tremplin pour sa carrière, notamment grâce à la scène des Mini Cooper, restée mémorable dans le monde de la cascade. Suivront de nombreuses collaborations internationales (Dino Risi, Alberto Lattuada, Terence Young, Sydney Pollack, Sergio Leone, Ron Howard) dont six James Bond : Rien que pour vos yeux – qui lui a valu un Award en 1981 –, » Octopussy », « Dangereusement vôtre », « Tuer n’est pas jouer ».
Cinémathèque de Toulouse
https://www.lacinemathequedetoulouse.com/
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