La forêt de Higas va accueillir l’une des plus grandes forêts comestibles d’Europe

Il y a encore 7  ans les champs vallonnés d’Estibaux étaient utilisés pour l’agriculture industrielle du maïs. Laissé en jachère en 2013, il a fallu toutes ces années au sol pour se remettre des traitements chimiques et du labour à outrance.

« Pendant très longtemps, seul du rumex poussait ici ce qui indiquait que le sol était mal oxygéné et mal aéré. Maintenant, il y a du plantain, des fleurs et les premiers noisetiers et chênes qui poussent ! Cela montre que le sol s’est enfin rétabli. » explique Yoann Lang, qui a pensé et imaginé le projet de la Forête de Higas pendant des années.

Comme dans une forêt sauvage, Yoann veut organiser les plantations en différentes strates avec une densité forte pour avoir des fruits et légumes de saison, des fruits à coque, des plantes médicinales, du bois et du fourrage pour les futurs animaux, du miel, des œufs et même de la spiruline qui sera elle cultivée dans un ancien pressoir à vin transformé en bassin.

Au cœur des Landes, sur 7 hectares, Yoann Lang et Frank Lutic ont semé les premières graines d’un projet un peu fou : créer l’une des plus grandes forêts comestibles d’Europe avec plus de 60 000 arbres, arbustes et buissons, une rivière, des animaux et une multitude de légumes et plantes en tout genre.

Leur rêve : recréer « un écosystème complet, havre de biodiversité, où l’Homme et la Nature se rendent services dans un parfait équilibre. »

 

 

L'abondance alimentaire

En plus de ces plantes bio-indicatrices, Yoann veut transformer ces anciennes parcelles de monoculture de maïs « en corne d’abondance alimentaire et en un havre de paix pour la biodiversité. » 

 « Le but est d’avoir une production avec la plus grande diversité possible, pour répondre localement aux besoins des habitants. En plus des fruits et légumes traditionnels, nous allons par exemple cultiver des champignons, Pleurotes, Reiishi et Shiitaké, sur billes de bois, mais aussi des baies de goji, des citrons Yuzu et caviar ou encore du poivre de Sichuan qui composeront nos haies. » énumère Yoann Lang,

Yoann Lang, agroforestier, prévoit même de construire une verrière photovoltaïque d’1 hectare, dès la première année, qui abritera bananes, cacao, café, thé, avocats et agrumes. Le climat étant clément dans ce coin de France, les températures devraient être suffisantes pour ne pas avoir besoin de la chauffer, et le lit d’une rivière courra à l’intérieur pour recréer l’humidité dont ces plantes tropicales ont besoin !

« Les gens sont souvent étonnés par la volonté de faire des bananes ou du cacao, ils pensent que ce n’est pas vraiment écolo. Mais je suis pragmatique : rares sont ceux qui arrêtent vraiment de consommer ces produits. Nous ne pouvons plus nous permettre de continuer à les importer en masse depuis l’autre bout du monde à cause de la pollution que cela entraîne. Il faut donc bien créer de nouvelles façons de faire. » explique Yoann Lang.

 

Pour le bien de la terre... et du territoire

Yoann qui a grandi à la campagne, inspiré et formé par son grand-père jardinier,

a mûrement réfléchi son projet malgré le scepticisme ambiant. Projet qu’il a voulu créer avec les locaux, pour faire face aux nombreux défis posés par la crise écologique et climatique comme l’érosion des sols, la pollution des nappes, la sixième extinction de masse…

« L’eau, particulièrement, est un enjeu d’avenir. Les gens ne réalisent pas à quel point. Nous allons vivre des périodes de sécheresses de plus en plus longues ponctuées par des périodes de pluie de plus en plus courtes et violentes qui aggravent les risques d’inondations. C’est pourquoi nous avons décidé de créer un bassin de retenue d’eau, alimenté par les eaux de ruissellement de plusieurs dizaines d’hectares environnants, qui seront nettoyées par phyto-épuration, avant de rejoindre le ruisseau qui ira jusqu’à notre étang. Cette rivière avait été bouchée en 1950, nous allons donc la faire revivre. » détaille Yoann Lang.

Pendant un an, Yoann a récupéré les déchets verts de paysagistes locaux pour créer du compost. Il prévoit d’acheter 1500 châtaigniers à son voisin pépiniériste.

Une forêt comestible, cela permet de retenir l’eau, donc de se protéger, en plus de se nourrir ; c’est pour ça que ce projet m’a paru évident. » raconte Frank Lutic, futur salarié de la Forêt de Higas.

 

Prochaine étape le 15 janvier 2021, où les arbres parrainés par les crowdfundeurs ( https://www.miimosa.com/fr/projects/la-foret-de-higas-l-agriculture) seront plantés sur le terrain.

Les parrains et marraines pourront ensuite venir en récolter la moitié des fruits chaque année.

  

Forêt de Higas

316 Chemin de Higas,

40290 Estibeaux

Avec le concours de https://lareleveetlapeste.fr/

 

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