A l’abbaye Sainte-Marie de Boulaur, des sœurs cisterciennes sont installées depuis 1949, dans une abbatiale qui date du XIIe siècle ! Leur ambition aujourd’hui ? Relancer une « grange cistercienne », comme à la belle époque au XIIe siècle, afin de développer leur production agricole, et de favoriser l’artisanat local ! Pour cela, elles ont récemment lancé un chantier participatif.
Un peu d’Histoire…
En 1142, Pétronille de Chemillé, abbesse de Fontevraud, fonde l’abbaye de Boulaur.
L’abbaye traverse les siècles qui suivent sans encombre, et tout ça dans un cadre magnifique au milieu du Gers.
La vie est rude et l’abbaye n’est pas fortunée, mais tout se passe à peu près bien, jusqu’au jour où… patatra, la Révolution survient !
L’abbaye de Boulaur est confisquée par l’Etat, et la communauté est dissoute. Un peu plus tard, au cours du XIXe siècle, des moniales fontevristes tentent de redonner vie au lieu, mais elles sont expulsées en 1904 par des lois anticléricales.
Ainsi, c’est seulement en 1949 que la vie monastique reprend vraiment à l’abbaye de Boulaur !
En effet, quatre moniales bénédictines rachètent l’abbaye cette année-là, et lancent une nouvelle communauté.
Mais les vocations sont peu nombreuses…
En 1979, la situation est vraiment critique, l’abbaye ne comptant que cinq sœurs. Le supérieur de l’ordre cistercien a alors une idée : prier Claire de Castelbajac, une jeune fille du pays morte quelques années auparavant en odeur de sainteté…
Quelques mois plus tard, voici cinq jeunes filles qui frappent à la porte de l’abbaye : l’une d’elle s’appelle Claire !
Coïncidence ? En tous cas, la vie monastique reprend de plus belle à Boulaur !
La situation actuelle
Aujourd’hui, la communauté compte 27 sœurs, qui rayonnent par leur dynamisme et par leur jeunesse. Elles sont cisterciennes (de la commune observance) et suivent la règle de saint Benoît, découpant leur emploi du temps entre la prière et le travail. Ainsi, elles prient sept fois par jour en communauté, et le premier office de leur journée est à 5h15 ! Pour ce qui est du travail, elles vivent principalement de ce qu’elles produisent (en bio) dans leur ferme et leurs 27 hectares de terrain ! Entre les vaches, les cochons, le potager et le verger, il y a de quoi faire : fromages, terrines, pâtés, confitures...
Etonnant, non...
L’abbaye est située dans le Gers, dans un cadre magnifique ! C’est d’ailleurs de ce paysage que vient son nom : Boulaur vient de Bonus Locus, qui signifie le bon lieu en latin ! Et c’est l’abbaye qui finit par donner son nom au village de Boulaur, qui s’appelait avant Saint-Germier !
Côté architecture, il ne subsiste de l’église primitive que certains murs et une porte romane. Certaines parties furent restaurées au XIVe siècle, et on peut même encore admirer des peintures de l’école de Giotto !
Dans le cloître (si certains chanceux avaient un jour la chance d’y accéder), les sœurs gardent une statue de la Vierge à l’Enfant.
Cette statue, appelée la « Belle Dame de Boulaur », a été retrouvée sous un carrelage !
Les sœurs sont profondément reconnaissantes envers Claire de Castelbajac d’avoir suscité des vocations à l’abbaye.
Ce sont elles qui sont chargées de son procès de béatification auprès du Vatican !
Et depuis 2004, le corps de Claire repose au fond de l’église, et veille sur les sœurs et les gens de passage !
Si vous passez dans le coin, n’hésitez pas à passer la voir !
Abbaye Sainte-Marie de Boulaur
32450 Boulaur
Tél.: 05 62 65 40 07
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