Son épouse, ses mariages et la guerre, Maurice Genevoix était chez lui en Aveyron.
Il a découvert l’Aveyron suite à son mariage avec Yvonne Montrozier, fille du patron de l’auberge du même nom à Saint-Victor.
Le romancier qui entre au Panthéon le 11 novembre 2020 s'était réfugié à Saint-Victor-et-Melvieu sous l'Occupation.
Maurice Genevoix s’est installé à Saint-Victor dans la petite maison au fond du jardin de l’auberge, prêtée par ses beaux-parents, alors que sa femme était déjà décédée en 1938. Hanté par ses souvenirs du front, il vient y chercher de la quiétude après le décès prématuré de sa première épouse.
Maurice Genevoix se remarie en 1943 avec une institutrice, Aveyronnaise elle aussi, Suzanne Neyrolles.
Une œuvre très riche...
De l’horreur des tranchées, dans lesquelles il a combattu avant d’y plonger sa plume une fois blessé, Maurice Genevoix a tiré l’un des témoignages les plus riches et poignants.
Déclaré invalide avec trois balles logées dans sa chair en 1915, le soldat Genevoix édite cinq volumes de carnets de guerre, réunis vingt-cinq ans plus tard dans « Ceux de 14 ».
Peu lu, assez méconnu du grand public, le romancier a longtemps été résumé à ses écrits naturalistes, après avoir obtenu le Goncourt pour l’histoire d’un braconnier avec « Raboliot » en 1925.
En Sud-Aveyron pourtant, son nom résonne tout particulièrement.
Maurice Genevoix, écrivain, ce n'est pas que « Raboliot ». Il écrit dans l'Aveyron « Sanglar », remanié sous le titre « La Motte rouge », avec pour décor les Raspes, Ayssènes et Saint-Rome-de-Tarn : « Un roman sur les guerres de religion, éclaire l’écrivain local Daniel Crozes, qui faisait écho à la période difficile que traversait la France pendant l’occupation allemande. »
De sa deuxième union avec Suzanne Neyrolles naîtra Sylvie Genevoix.
Approchée par le député Alain Marc - aujourd’hui sénateur - et l’ancien maire, Daniel Frayssinhes, elle reviendra à deux reprises dans le village où ses parents continuaient à faire régulièrement escale après avoir déménagé.
« Nous avions, à l’époque, l’idée d’ouvrir une maison d’écrivains dans la petite villa que Maurice Genevoix occupait en 1940 », se souvient Alain Marc.
Journaliste, directrice littéraire de la maison Albin Michel, productrice et animatrice de programmes de télé, Sylvie Genevoix est décédée en 2012.
Son mari, l’économiste Bernard Maris, a été tué dans l’attentat de Charlie Hebdo en janvier 2015.