Les Belles et les Ermites de Cheval Blanc

Cheval Blanc, située à la pointe ouest du petit Luberon, est une des plus jeunes communes de France. En effet, ce n'est qu'après la Révolution qu'elle prend son indépendance vis à vis de Cavaillon tout proche.

Adhérente au Parc Naturel Régional du Luberon elle est le point de départ de nombreuses randonnées.

 

La tradition… 

Il y a quelques années de celà, se déroulait, à Cheval Blanc, le jour de Mardi-Gras la tradition des Belles et des Ermites. Aujourd’hui c’est un vendredi pendant les vacances scolaires de février que Cheval-Blanc connait cette drôle d’animation.
Rendez-vous est donné tôt le matin devant la mairie.

Une vingtaine de jeunes garçons - les « Belles » sont des garçons âgés de 14 à 18 ans - arrivent en costume rouge et blanc, agrémenté de rubans et paillettes.  

Au côté des « Belles » viennent les  « Ermites » que l’on nomme aussi « Laides ». Ce groupe compte cinq ou six jeunes gens vêtus de vêtements féminins burlesques et maquillés à outrance.

Chaque groupe possède des vélos. Ceux des Belles sont joliment décorés, ceux des Ermites sont de « vieux clous » aux roues voilées sur lesquels ils effectuent diverses figures clownesques.

Un tracteur, un cheval jusqu’en 1962 qui tracte une charrette décorée par les participants de buis, branches de pins et fleurs en papier, attend le départ. Juchés dessus, quelques musiciens jouent toute la journée des farandoles traditionnelles.

Belles et Ermites entament leur visite dans le village, accueillis d’abord en mairie par le Maire  puis chez les commerçants et dans les maisons souhaitant les recevoir, selon un rituel immuable : le « meneur » arrive seul à vélo pour annoncer la venue imminente de la troupe. Une collation est offerte aux jeunes et la farandole entraine tous ces jeunes gens et villageois.

Traditionnellement, les jeunes visitaient les maisons où vivaient une plusieurs jeunes filles célibataires pour les inviter au bal du soir. De nos jours certains habitants accueillent volontiers ces joyeux fêtards même s’il n’y a pas de jeune fille.

Les Ermites prennent ensuite le relais des Belles. Ils lancent des pétards, boivent…, embrassent tout le monde sur leur passage en laissant de grosses traces de rouge à lèvres sur les visages. Les Ermites font la quête pour de l’argent, des œufs ou de la charcuterie qui serviront à confectionner le « crespèu », une grosse omelette qu’ils dégusteront tous ensemble et entonnent le chant traditionnel :

« Vaqui, vaqui lis ermito

Aqueli bravos enfant

Venen vous rendre visito

En souvenir dis autres an

Amé la nouvello criso

Lis coulet se venden plus

Lis carroto soun passido

Coupten sus vautre per pas creba ! »

 

Le Bal des Belles

Le soir, tout le monde se retrouve au Bal des Belles. Le lendemain, les Belles se transforment en Caramentran.

Ce surnom  vient du provençal  « caramentran »  qui signifie entrer en carême, carême-entrant. A leur tour, les Caramentran battent la campagne, de maison en maison, annonçant leur arrivée en chantant des chansons paillardes. Ils sont accompagnés d’une remorque parée d’un mannequin empaillé qui sera brulé le soir au milieu d’une grande farandole. Devant chaque maison, costumés en fonction de leur rôle, ils jouent la même scénette d’une famille touchée par le malheur. Tout d’abord arrive le maire qui présente la triste famille composée de la veuve du Caramentran enceinte, du fils ivrogne, de la fille sage et de la fille prostituée. La famille est accompagnée par le curé et sollicite la générosité des Chevalblanais.

Cette fête n’a lieu qu’à Cheval-Blanc. On ignore l’origine exacte de cette coutume  qui semble apparaître dans la commune à la fin du  XIXe siècle. Elle rassemble un mélange de traditions locales et de traditions de Cornouailles. On attribue volontiers dans la commune cette double origine à la présence d’anglais au siècle passé à Cheval-Blanc.

Les Chevalblanais de souche sont fiers de cette tradition qu’ils perpétuent grâce à une association chargée de recruter chaque année de nouvelles Belles, les anciennes devenant les Ermites).

Pour un Chevalblanais, c’était et c’est toujours un honneur, une fierté et surtout une joie de « faire les Belles ». Car à Cheval-Blanc, on est Belles de père en fils même si les nouveaux jeunes Chevalblanais sont désormais accueillis volontiers.

 

http://luberon.fr/communes/cheval-blanc/

 

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