Pour la première fois depuis 80 ans, le 27 avril 2019, la Sainte-Coiffea été portée en procession dans les rues de Cahors, à l’occasion des 900 ans de la cathédrale, avec la bénédiction du Pape François.
Ces célébrations dureront jusqu’au 8 décembre 2019.
Dans le rituel funéraire juif du premier siècle, la coutume demandait de resserrer la mâchoire du défunt afin de maintenir la bouche fermée à l’aide d’une mentonnière, un « pathil » (sorte de bonnet entourant le visage) ou d’un simple linge. Puis le corps était placé dans un linceul et attaché avec des bandelettes.
« Simon-Pierre entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire (soudarion, en hébreu pathil) qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. » (Jean, 20, 6-7)
Depuis des siècles, la Sainte Coiffe de Cahors est ainsi vénérée comme l’un des linges mortuaires de Jésus.
En 1844, Champollion, après avoir examiné le tissu de la relique, conclut « si ce Suaire n’est pas celui qu’on dit, il est au moins de la même époque. »
En 1939, une analyse du linge a confirmé l’existence de tâches de sang à l’intérieur, comme à l’extérieur de la coiffe.
Les tâches de sang semblent correspondre aux blessures du visage du linceul de Turin (arrachement de la barbe, arcade sourcilière, couronne d’épines).
Selon Robert Babinet : « Il n’y a pas de doute: ce sont la même coupe du linge, le même emploi funéraire de la coiffe et la même disposition sur la tête. Je souligne l’importance de ma découverte. Elle confirme l’existence orientale du second linge sépulcral de Jésus et apporte la preuve matérielle que la sainte Coiffe de Cahors était gardée à Constantinople, avant le sac de la ville par les Croisés de la quatrième croisade. »
Avant le 27 avril 2019, il n’y avait pas eu de procession de la Sainte Coiffe depuis la Seconde Guerre mondiale. « Le culte était important au Moyen-Age, moins à l’époque moderne » explique Valérie Gaudard, conservatrice. Les fidèles défilaient alors avec la relique pour éloigner la peste, ou remercier le Ciel si la ville avait été épargnée par un fléau (épidémie, attaque d’ennemis).
« Après la Révolution, on essaie de réanimer ce culte. On reconstruit la chapelle d’axe de la cathédrale et on fait un nouveau reliquaire en 1899, avec un grand pardon – une procession entre Rocamadour et Cahors — la même année. »
https://saintecoiffedecahors.com/