Il était une fois une chute d’eau…
Oui, une chute d’eau de 2,50 mètres la plus haute du Clain ! Bon, d’accord, ce ne sont pas les chutes du Niagara, mais quand même…
Mais quand même suffisante pour permettre l’édification d’un petit moulin à farine, par l’abbaye Saint-Martin à Ligugé.
A la révolution, le moulin est vendu comme bien national à un entrepreneur qui le rase et fait construire à la place une grosse minoterie de six étages et deux grosses roues à aubes.
Il se diversifie ensuite et crée un premier bâtiment de filature. Son successeur, porté par l’augmentation de la demande de textile, agrandit encore considérablement l’ensemble. Et voici que l’entreprise devient la seconde de la Vienne, avec 450 ouvriers.
Dans le même temps, il élabore une politique sociale, avec création de maisons ouvrières avec jardins, d’une crèche, d’une mutuelle de santé, d’une infirmerie, d’un stade de foot, d’un étang, d’une fanfare…
Un peu plus tard, on qualifiera de « paternaliste » ( et c’est mal ! ) ce type de politique, la même, un peu plus tard encore, étant qualifié de « progressiste » ( et c’est bien ! ). Ainsi vont les temps…
Après la guerre, il y a effondrement de la demande textile traditionnelle, et, pour survivre, la direction de l’époque s’efforce de prendre pied sur un nouveau marché : les yaourts en carton paraffiné.
Ce qui relance usine jusque vers 1970… et l’apparition des pots en plastique ! En 1176, c’est la fin de l’histoire, et l’abandon de ces locaux immenses.
Peu à peu, une friche s’établit, mais qui devient dangereuse. Le restant des bâtiments est voué à la démolition, mais une poignée de personnes croit à un sauvetage possible et au redéploiement d’une nouvelle activité économique sur le site. Tout au bout d’un chemin semé d’obstacles, en 2013, de nouveaux espaces ouvrent, bureaux, ateliers,...
Apparition d’une vingtaine d’entreprises
Partageant ressources et expériences, ce sont ainsi une vingtaine d’entreprises qui se sont d’ores et déjà installées dans ces nouveaux espaces, avec de nouvelles approches. Elles travaillent dans les métiers de l’artisanat, de l’environnement, du numérique, de l’art…
Elles s’appuient sur des approches nouvelles, faites de formation et d’apprentissage, de partage de ressources et de connaissances.
Elles s’insèrent dans des réseaux internationaux de toutes petites unités de production, les « Fablabs », facilitant l’accès aux outils numériques, dans une logique de partage de données…
Et l’ensemble fonctionne et se développe…
Alors, qui sont-ils… des illuminés insolites, ou de lumineux précurseurs ?
Pour vous en faire une idée, allez les rencontrer !
Les Usines – Association AY128
La Filature, Avenue de la Plage
86240 – Ligugé