La lanterne des morts

Comme d'autres villes Sarlat a sa lanterne des morts. La lanterne des morts de Sarlat a été probablement construite dans le dernier tiers du XIIe siècle, vers 1180, dans le cimetière Saint-Benoît, derrière le chevet de la cathédrale Saint-Sacerdos.

Cet édifice a aussi été appelé Tour des Maures.

 

Légende...

Jean Tarde, dans sa Chronique a rapporté la légende selon laquelle saint Bernard venu à Sarlat en 1147, aurait béni des pains dont la vertu miraculeuse guérissait les malades qui s'en nourrissaient. 

La lanterne aurait été construite pour commémorer son passage. 

Cette légende lui a valu aussi le nom de Tour Saint-Bernard.

Au 17e siècle, on a perdu le souvenir de l'usage de cet édifice et on s'interroge sur son utilité. 

Sa destination est devenue énigmatique. 

En 1693, le chanoine de Gérard a écrit à Mabillon : « On ne sait ce que c'est ».

Pour certains historiens, la présence de longues et étroites ouvertures en plein cintre semblent destinées à laisser passer la lumière. 

Ce serait une lanterne des morts, c’est-à-dire un bâtiment dans lequel on hisse une lampe allumée pour guider l'âme des défunts. 

D'autres voient dans la pièce du premier niveau une chapelle servant de dépositoire des morts. 

On pouvait alors accéder au second niveau par une échelle pour y déposer une lanterne.

Jean Tarde indique dans sa Chronique qu'en 1561, Jean del Peyrat a été enseveli « dans le fanal du cimetière qui est dans une chapelle faicte en dôme par le dedans et en pyramide par le dehors, size au milieu du cimetière ».

On ne peut retrouver la signification de cette tour-lanterne de deux étages qu'en considérant la liturgie pascale du 12e siècle qu'on suivait dans une abbaye dédiée au Sauveur depuis sa fondation jusqu'en 1317.

La tour-lanterne serait une interprétation du dôme du Saint-Sépulcre de Jérusalem tel qu'il était représenté depuis le 4e siècle : une tour circulaire, avec une porte au premier niveau donnant accès au Tombeau du Christ, et un second niveau coiffé d'un baldaquin à 12 colonnes. 

Le jour de Pâques, les moines y venaient en procession pour accomplir la liturgie de la « visite au Tombeau ». 

Les moines pouvaient alors s'asseoir sur le banc en exèdre pour méditer sur la Résurrection.

 

Classement du site

.Au 19e siècle, Paul Abadie, architecte diocésain, écrit à l'inspecteur général des monuments historiques, le 15 février 1848, un long rapport avec un croquis et un plan du « monument sépulcral de Sarlat ». Il demande de faire des fouilles et qu'on déplace le « dépôt de poudre » que la municipalité avait logé dans « l'un des plus rares et des plus curieux monuments que nous possédions ». 

En 1852, il écrit une courte lettre au ministre dans laquelle il précise que l'édifice est sur un terrain concédé à une communauté religieuse et que celle-ci envisage d'ouvrir une porte à l'est et d'en aveugler celle de l'ouest. Il demande que la commune de Sarlat se réserve la propriété du terrain ainsi qu'une bande de terrain de 3 mètres autour pour que la communauté religieuse ne puisse le revendiquer.

La lanterne des morts, le cimetière Saint-Benoît et les enfeux ont fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques le 22 novembre 1981.

 

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