La gare abandonnée de Canfranc, « Titanic des montagnes », va revivre

Cette gare a été inaugurée en en 1928 par Alphonse XIII, roi d'Espagne, le général Rivera, Gaston Doumergue, président de la République française, et Louis Barthou, ministre et député des Basses-Pyrénées, ancienne appellation des Pyrénées-Atlantiques, sans qui cette gare n'aurait peut-être jamais vu le jour. 

C'est ce député des Basses-Pyrénées qui a poussé, avec les Espagnols, pour que la ligne passe par la vallée d'Aspe, et non par l'Ariège, comme le souhaitaient les Français.

Cinq kilomètres après le village historique de Canfranc, les constructeurs  ont planté la gare, et construit un autre village – nommé « Canfranc-Estación » pour le distinguer. 

Plus de huit millions de résineux ont été plantés pour stabiliser les parois rocheuses et annihiler les risques d'avalanche. 

Pour évacuer l'eau de fonte des neiges, la gare a été surélevée d'une dizaine de mètres. 

Le bâtiment compte 365 fenêtres comme le nombre de jours dans l'année et mêle classicisme et Art nouveau, empreint du style Beaux-Arts parisien, dans la droite lignée de l'exposition universelle de 1900.

 

Le Titanic des montagnes

La gare « internationale » est l'immense gâchis d'une promesse d'intense activité entre la France et l'Espagne.

La ligne Pau - Saragosse n'a été plus ou moins rentable que pendant deux décennies, dans les années 1950 et 1960, les conditions météo de la montagne ayant beaucoup compté dans les difficultés qu'aura rencontré la ligne.

Parmi les autres contrariétés un incendie qui ravage la gare en 1931. 

En 1936, Franco mure le tunnel du Somport, la guerre civile lui faisant craindre l'arrivée de Républicains en provenance de France. 

La ligne ne sera rouverte que pour un vrai  trafic. 

À partir de 1939, des tonnes de lingots d'or transitent par Canfranc, rétribution allemande pour l'apport en fer et en tungstène de Franco et Salazar, qui sert à l'armement nazi. 

Mais la ligne a aussi permis de sauver de nombreux juifs Canfranc ne s'étant pas plié aux injonctions franquistes. 

La guerre terminée, les trains ont pu circuler de nouveau, reliant les 310 kilomètres qui séparent Pau et Saragosse. 

En 1970 c'est l'accident. 

Le 27 mars, côté français, un train chargé de maïs patine sur les rails gelés alors qu'il tente de monter jusqu'au tunnel du Somport. 

Les cheminots l'immobilisent pour trouver une solution, mais les freins lâchent. 

Il dévale les pentes en marche arrière, avant de s'encastrer dans le pont de l'Estanguet et se précipiter dans le gave.

L'accident va permettre de stopper la ligne qui n'a jamais été vraiment  rentable. 

Côté français on arrête tout et  les Espagnols maintiendront un trafic minime .

Cinquante ans plus tard, grâce à de nombreuses réparations  la gare est restée hors d'eau.

La particularité des deux compagnies de chemin de fer, française et espagnole est  l'écartement des rails différent qui nécessite des voies pour chaque pays. 

Côté espagnol, un petit autorail diesel conduit à Huesca.

Du côté français plus aucun train n'a circulé depuis l'accident de 1970.

Le monument à la dérive est depuis surnommé le « Titanic des montagnes ».

Du côté espagnol on a toujours espéré redonner vie à la gare et l'on a appris au printemps 2020  qu'elle serait transformée en hôtel cinq étoiles.

A Canfranc, on y croit !

 

 

 

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