Sur les hauteurs de Goult, près de la place du Castelet, dans le Lubéron s’élève un moulin à vent semblable à ceux des crèches provençales. On l’atteint à pied par un sentier venant du village.
Il figure dès 1750 sur le cadastre de Cassini où il porte le nom de « Tré Casteau » - hors du château - puis prendra ensuite le nom du quartier dit de Jérusalem, en mémoire des croisades où allèrent guerroyer les seigneurs du lieu d'Agoult.
Le moulin
Ce moulin est une tour en maçonnerie à deux niveaux. Le mur circulaire d'une épaisseur de 1,2m. est coiffé d'une couronne de pierres de taille, appelée « cimas ».
« En contrebas un soubassement voûté aurait servi au chargement des sacs de farine. Par l'escalier on accède à la chambre des meules où on découvre la charpente et le mécanisme de fonctionnement.
Sa toiture conique, offrant moins de prise au mistral est constituée de planches assemblées selon la pente. Au sommet, une girouette communiquant avec l'intérieur du moulin renseigne le meunier sur la direction du vent. Ce toit est mobile sur le chemin roulant, ou chemin de ronde, constitué d'un assemblage de pièces de bois en arc de cercle. Ce mouvement permet d'orienter les ailes face au vent ».
Un peu d'Histoire…
L'ouvrage de Maïté Laurent « Goult chronique d'un village en Provence » nous apprend qu'au début du XIIIe siècle, Raymond Beranger, marquis et comte de Provence et de Forcalquier, et Guilherma, comtesse de Provence et de Forcalquier, « reconnaissant les services et la fidélité des hommes du lieu d'Agoult, donnent et concèdent certains privilèges aux habitants et à leurs successeurs, notamment celui de pouvoir faire édifier des moulins à grain et des moulins à huile ».
A Goult, après la seigneurie des Agoult, succèdent celles des Sade et des Donis. Tout au long des XVIIe et XVIIIe siècles, ce seront les Donis. Le dernier seigneur, le marquis de Donis, a résidé à Goult jusqu'à sa mort en 1805. L'inventaire de ses biens fera mention d'un vieux moulin avec ses dépendances, sans préciser s'il avait usé de son droit de banalité. Le moulin devenant banal, tous les vassaux du fief se voyaient contraints d'y moudre moyennant redevance.
Le moulin de Jérusalem est vendu en 1813 à Alexis Juillard par les héritiers du marquis de Donis. En 1818 il appartient à André Bernard, meunier à Goult, puis à la famille Michel en 1821. Le dernier meunier ayant exercé à Goult, Gabriel Michel était à la 7e génération; son petit-fils Jean Pierre Michel, est meunier jusqu'en 1968 d'un moulin à eau à Fontaine de Vaucluse.
Répertorié en 1805, ce moulin « dit de Jérusalem » a fonctionné jusqu’à la fin du XIXe siècle. En 1947, les ruines du bâtiment sont acquises par l'Institut géographique national (IGN) pour en faire un centre d'enseignement de l'astronomie.
Le moulin est cédé à la commune de Goult qui entreprend sa restauration.
Moulin de Jérusalem
Rue du Jeu de Paume,
84220 Goult
Tél. : 04 90 72 20 16
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