Aristide Bergès, le père de la houille blanche

Chaque année, à la Toussaint, celles et ceux qui se rendent au Cimetière Terre-Cabade de Toulouse, défilent devant l'un des monument funéraires parmi les plus imposant, la tombe d'Aristide Bergès.

Aristide Bergès est un industriel papetier et ingénieur hydraulicien français du XIXe siècle qui reste dans l'histoire comme « le père de la houille blanche », la production d'électricité à partir de l'eau qui descend des montagnes.

 

Sa vie, son œuvre...

Aristide Bergès est né en Ariège le 4 septembre 1833, dans une famille de papetiers.

Son père, Pierre Bergès, est fabricant de papier à Lorp-Sentaraille, lui-même issu d'une famille qui a démarré l'exploitation papetière pendant la Révolution. Il est reconnu comme l'un des premiers introducteurs en France de la machine à papier de Louis-Nicolas Robert.

Diplômé de l'École Centrale des Arts et Manufactures de Paris en 1852, Aristide réalise le prototype d'un circuit de râperie de bois en 18641 qu'il installe l'année suivante à Mazères-sur-Salat en Haute-Garonne.

En 1869, Aristide Bergès installe une râperie de bois à Lancey en Isère où il utilise l'énergie hydraulique pour faire fonctionner ses défibreurs. 

Il établit à cet effet une conduite forcée de 200 m de dénivelé, dont l'eau captée fait tourner une turbine.

En 1882, Aristide Bergès souhaitant ajouter une unité de papeterie à sa râperie met en place une conduite forcée de 500 mètres de dénivelé et adjoint une dynamo Gramme à ses turbines pour produire du courant électrique

Ces travaux se poursuivront dans les Alpes.

En 1891 et 1896, il installe deux nouvelles conduites forcées de 500 mètres de dénivelé sur le ruisseau du Vors.

Les papeteries de Lancey, devenues Papeteries de France, qui continuent de produire quelque 100 000 tonnes de papier, devinrent célèbres et l'énergie hydraulique allait s'étendre à toutes les Alpes du Nord. 

Devant les résultats industriels, l'expression « houille blanche » connut un succès foudroyant. En 1894, les pouvoirs publics prennent l'affaire au sérieux et le Service des forces hydrauliques est créé au sein de l'administration des Ponts et Chaussées.

En 1882, il réussit à passer à 1 200 ch avec une chute de 480 m. 

Ayant bénéficié des travaux d'Aristide Bergès, le village de Saint-Mury-Monteymond, dans le département de l'Isère fut le premier village de France à être éclairé par la lumière électrique.

Bergès est aussi un excellent communicant  : la formule de « houille blanche » développée à Grenoble à partir de 1878  est définitivement popularisée lors de l'Exposition universelle de Paris de 1889, où Bergès en fait une expression populaire pour caractériser la puissance hydraulique sous toutes ses formes.

Patron progressiste, il organise tout un ensemble de services pour les ouvriers de son usine et leurs familles.

Lors de sa création, le syndicat des ouvriers papetiers de Lancey saluera « la part qu'il a prise dans l'émancipation ouvrière ».

Dans sa ville de naissance, Lorp-Sentaraille, en Ariège,  l'ancienne papeterie familiale et la maison adjacente ont été transformées en musée Aristide Bergès.

 

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