Dans la seconde moitié du XIXe siècle, Victor Capoul, artiste lyrique né le 27 février 1839 à Toulouse. était aussi célèbre pour ses performances vocales que pour son élégance.
De belles moustaches, une coiffure originale avec raie au milieu, petite frange raide plaquée sur le front et volume bouclé sur les côtés et une voix si mélodieuse… à faire chavirer le cœur des dames.
De Paris à New-York, en passant par Londres, Vienne, Moscou ou Saint-Pétersbourg, Victor Capoul a promené sur les scènes des opéras les plus prestigieux son allure de héros romantique.
Un vrai Toulousain
Sa famille tenait la brasserie des Capouls, à Toulouse.
Avec Jules Léotard, il est l’inventeur du trapèze, et la star toulousaine de la seconde moitié du XIXe siècle.
Au désespoir de son père Antoine-Maxime, tenancier de la brasserie de la place Lafayette, aujourd’hui place Wilson, il ne se sent pas l’âme d’un commerçant.
Lui, c’est le « bel canto », qui le fait vibrer. Il fait ses premières armes au Conservatoire de Toulouse.
Puis, il est reçu en 1859 à 20 ans à celui de la capitale où il a pour professeur de chant l’exigeant Louis Benoît Alphonse Révial.
De Pujaudran, son refuge, à New-York
Deux ans plus tard, il est engagé à l’Opéra-Comique où il se distingue dans des « classiques » du genre comme « La Fille du régiment « de Gaetano Donizetti.
En février 1868, il atteint enfin sa pleine mesure en interprétant le rôle de Gaston de Maillepré dans « Le Premier jour de bonheur » de Daniel-François-Esprit Auber.
Un triomphe qui lui permet d’acheter quelques mois plus tard à Pujaudran dans le Gers, le splendide domaine de Lartus, avec sa maison de maître et ses dépendances.
« C‘est là qu’il vient se ressourcer entre ses nombreuses tournées harassantes tout au long de sa carrière avant de devoir la vendre en viager en 1912 suite à un revers de fortune », précise Aurélio Martinez, président de l’association « Chemins de Saint-Jacques, sentiers de Pujaudran.
Après la Guerre de 1870, Victor Capoul multiplie les tournées à l’étranger en débutant par l’Italie où il s’essaie avec brio au répertoire de Giuseppe Verdi, « Rigoletto » en tête, avant de poursuivre par les grandes capitales européennes.
Il est particulièrement apprécié du tsar Alexandre II et de sa cour. Il revient à Paris de temps à autre où il participe à plusieurs créations devenues depuis légendaires comme « Paul et Virginie » (1876) de Victor Massé au Théâtre-Lyrique ou « Les Amants de Vérone » (1878) du marquis d’Ivry au théâtre Ventadour.
Puis il découvre New-York, où iI interprète notamment avec la chanteuse suédoise Christine Nilsson « Faust au tout nouveau Metropolitan Opera et dirige durant plusieurs années le Conservatoire et ouvre une école privée de chant.
Enfin en 1899, il relève un ultime défi en répondant à l’appel de son ami et compatriote Toulousain Pedro Gailhard qui le nomme à la tête de la direction artistique de l’Opéra de Paris.
Il est mort le 18 février 1924 à Pujaudran dans le Gers.