Le 13 octobre 1761, à Toulouse, 16 rue des Filatiers (aujourd'hui n°50, débute l’affaire Calas qui va secouer Toulouse mais aussi la France entière.
En effet, ce jour-là Marc-Antoine Calas est retrouvé étranglé chez lui.
Au terme d’une enquête bâclée du Capitoul David de Beaudrigue, Jean Calas, fervent protestant est condamné à mort pour avoir assassiné son fils Marc-Antoine, qui souhaitait se convertir au catholicisme.
L’affaire fait grand bruit et interpelle Voltaire qui, après une enquête très poussée est convaincu de l’innocence de Jean Calas.
«Je suis persuadé plus que jamais de l'innocence des Calas et de la cruelle bonne foi du Parlement de Toulouse qui a rendu le jugement le plus inique sur les indices les plus trompeurs », écrira-t-il le 21 juin 1762.
Seul David de Beaudrigue n’aura pas grâce à ses yeux.
Le 7 mars 1763, le Conseil d’Etat, à l’unanimité et avec l’appui du Roi, Louis XV, ordonne au Parlement de Toulouse une procédure en réhabilitation, réhabilitation qui sera officielle le 9 mars 1765.
Voilà pour l’Histoire officielle et connue…
Mais l’une des conséquences immédiates de cette affaire fut la suppression de la fête annuelle par laquelle Toulouse célébrait les massacres de 1562. Elle fut bénéfique à tous les protestants de France et contribua à jeter un discrédit sur le système judiciaire en vigueur à l’époque et à répandre les idées de tolérance.
Enfin, l’autre victime de l’affaire Calas, guère connue celle-là fut le petit-fils de David de Beaudrigue.
Ce dernier, destitué en février 1765, fut tellement honni pour son comportement que son petit-fils fut guillotiné sous la Terreur pour le seul crime d’avoir eu un tel grand-père…